Mikvé et lois de Nidah
Je n’ai pas le coeur d’aller au mikvé
Je dois me tremper ce soir au Mikvé, mais j ai pas du tout le goût car je suis pas en bonne entente avec mon mari. On se prend assez souvent la tête et je n’arrive plus à communiquer avec lui. Anna
Bonjour Anna
Aller au mikvé n’est pas pas une option, on ne peut choisir d’y aller ou pas car c’est une mitsva que D.ieu nous demande de réaliser afin de sortir de l’état de Nidah: cela n’a donc rien à voir avec la sexualité, même si cela le permet.
Par contre, il est toujours triste de rester bloqué avec la personne avec qui l’on partage sa vie: que vous arrive-t-il? Cela se passe-t-il régulièrement? Sentez-vous que vous vous éloignez l’un de l’autre et que cela devient de plus en plus difficile d’établir une ambiance de confiance et chaleureuse?
Avez-vous remarqué si lui aussi semble découragé et ne sait pas revenir vers vous. Est-il lui aussi incapable de trouver la bonne façon de vous dire ce qu’il ressent et ce qu’il attend de vous?
Et si vous consultiez Anna, afin de comprendre ce qu’il se passe entre vous, au moment du mikvé davka, pourquoi la communication ne passe pas, et pourquoi vous n’arrivez pas tous les deux à vous aimer mieux?
Mal reçue par la balanit
J’ai été très mal reçue par la balanit du Mikvé, je ne sais même plus si mon Mikvé est cacher, que dois-je faire? Je suis allée au Mikvé mais ça s’est très mal passé (selon mon ressenti) j’étais en retard à cause d’invités qui sont arrivés à l’improviste chez moi au moment où je devais partir, alors ça m’a stressé, il était tard et en arrivant au Mikvé je me fais « remonter les bretelles » par la Balanit qui voulait fermer. J’étais entièrement prête mais elle m’a pressée, stressée et c’était très désagréable.
Elle n’a rien vérifié sur moi m’a dit de rentrer dans l’eau et j’ai fait ma tevila presque à contre coeur, je suis sortir en pleurs et j’en ai pleuré toute la nuit… Est-ce que je dois retourner au Mikvé pour au moins avoir le sentiment d’avoir fait une tevila cachere et dans la joie? Sabrina
Sabrina, De plus en plus de Balanit (Femmes qui surveillent celles qui se trempent au Mikvé) sont formées par des rabanim reconnus et spécialisés dans les lois du Mikvé. Lors de leur formation, les Balaniot (pluriel de Balanit) ont une initiation à la psychologie, aux lois du Mikvéet de Nidah et aux limites de leurs domaines de compétences.
La plupart d’entre elles connaissent leur travail, sont des femmes chaleureuses et qui sont passionnées pas la transmission ce cette mitsva : on peut leur faire entièrement confiance.
Cependant, toutes ne sont pas encore formées, et c’est le cas aussi de certaines Banaliot qui sont en place depuis longtemps et qui se sont formées sur le tas. D’autres ne sont carrément pas d’accord avec la description des limites de leurs domaines de compétences. (Une banalit digne de ce nom sait qu’elle n’est ni psy, ni rav, ni médecin, et a à coeur d’être une bonne « technicienne du Mikvé »).
Certaines Balaniot donnent des conseils psy tout à fait déplacés quand ils ne sont pas archi faux (si vous faites bien taharat hamichpa’ha, vous aurez un bon Chalom bayit), des bra’hot tout à fait étranges (vous venez d’accoucher? Mazal tov, alors maintenant un petit garçon cette année, hein? Sans se préoccuper si vous voulez un garçon et si vous avez envie de vous remettre à table ce mois-ci), ou font des remarques déplaisantes (je n’ai pas que ça à faire moi de vous attendre…)
S’il est évident que les femmes qui vont se tremper doivent veiller à respecter la vie privée des banaliot qui elles aussi ont une vie après le Mikvé (et qui sait, c’est peut être aussi leur jour de Mikvé, ne vous référez pas à leurs cheveux blancs éventuels), les Balaniot ont un seul droit, quand l’agacement de votre comportement commence à les titiller: se taire et continuer à sourire. Interdiction formelle et absolue de faire des remarques… Ce qui ne les empêchent pas de demander au rav qu’il intervienne auprès des femmes qui ont tendance à arriver systématiquement en retard et leur plombent leur vie de famille.
Pour revenir à votre sentiment de frustration et votre amertume, je dois vous encourager à parler au rav qui s’occupe du Mikvé où vous êtes allée, car être mal reçue peut avoir des conséquences catastrophiques chez certaines femmes qui, à la suite de ces expériences désastreuses, ne retournent plus au Mikvé!
Une banalit se doit d’être aimable, c’est son rôle, sa mission, son talent : elle est payée pour cela. Sinon, elle doit changer de job! Il est de votre devoir, je pense, de raconter tout cela au rav qui est en charge du Mikvé. N’ayez pas peur de faire du « lachon hara », il ne s’agit pas moins de la sauvegarde de la tahora de votre communauté. Ne pas dénoncer ce comportement serait un peu comme « non assistance à personne en danger spirituel ».
En vous souhaitant des Mikvé sereins et plein de joie à l’avenir.
Quartier dangereux
Bonsoir. Je me suis mariée en 2003 et depuis, je suis toujours allée au Mikvé malgré les incompréhensions et remarques désobligeantes de mon mari qui n’accepte pas… Mais depuis quelques temps, le mikvé de mon quartier est en travaux. Le plus proche est assez loin et avec les heures d’été, je suis contrainte de prendre les transports en commun le soir tard et de marcher 40 min. Sachant que je n’habite pas dans un quartier très bien fréquenté, que me conseillez vous? Karine
Bonjour Karine, je vais répondre à votre message à plusieurs niveaux
1) Au niveau hala’hique
Il faut savoir que l’obligation d’aller au mikvé est une obligation en premier lieu vis-à-vis de D.ieu de « sortir de l’état de Nidah » dès que vous le pouvez, sans tarder. La notion de faire cette mitsva le plus vite possible est tellement importante que nos Sages ne tarissent pas d’éloges pour les femmes qui y parviennent! Vous avez donc une partie de votre réponse: je vous encourage à aller au mikvé dès ce soir.
Votre message énumère par le menu toutes les embûches que vous trouvez sur votre chemin, et à leur lecture, plus d’une femme serait découragée d’aller dans un mikvé comme celui où se trouve le votre.
Mais cette explication semble indiquer que vous n’avez absolument pas d’autre choix, et ce pour 3 raisons:
- parce que vous ne pouvez pouvez aller que dans un de ces 2 mikvaot
- parce que vous ne pouvez sortir tard le soir dans ce quartier malfamé
- parce que vous ne pouvez aller au mikvé que seule
Il y a donc plusieurs solutions
- vous allez dans un autre mikvé, si possible dans un quartier agréable où vous vous sentez bien
- vous allez au mikvé le lendemain en journée (cette solution ne vaut que si vous n’en trouvez pas d’autres, et il vous faudra attendre la journée du 8ème jour, et non pas la journée du 7ème jour. Cette solution est souvent impossible car les mikvaot sont ouverts les soirs seulement, mais vous pourrez toujours appeler pour demander).
- vous y allez, accompagnée d’une amie discrète
2) au niveau de votre relation de couple
a. vous désirez faire le mikvé et votre obstination force l’admiration. Cependant, il est aussi important de ménager à la fois votre mari et votre couple que de comprendre pourquoi vous retarder le mikvé. Serait-ce que vous retardez le moment de vous retrouver avec votre mari? Y a-t-il des conflits que vous n’avez pas résolu avec lui et vous lui faites en quelque sorte et certainement inconsciemment « payer » le prix de votre souffrance? Dans ce cas là, il faudrait au plus vite parler de cela avec lui, et le faire à coeur ouvert!
b. Vous dites que votre mari « n’accepte pas » que vous alliez au mikvé. Est-ce le mikvé en lui- même qu’il refuse? Est-ce que c’est les 12 jours de séparation? Est-ce vos retards? Du coup, je me demande comment vous et lui vous communiquez et comment vous résolvez vos conflits.
3) au niveau de votre vie personnelle
Je relis votre mail Karine et je ne peux m’empêcher de me demander comment vous vous sentez, vous, dans votre vie et si les choix que vous avez fait vous satisfont. Il serait bon d’éclaircir ces points-là Karine, peut-être en consultation téléphonique ou sur chat-room si vous vous y sentez plus à l’aise.
Saignements et comptes des 5 et 7 jours
Si on a nouveau dès saignements juste avant d’aller au Mikvé, est-ce qu’on compte 5 jours puis 7 jours ou est-ce qu’on commence le compte des 7 jours quand les saignements s’arrêtent ?
Il faut faire la différence entre une tache et un saignement. En général, un saignement est un écoulement, comme au moment des règles. Il s’agit donc de procéder comme s’il s’agissait des règles c’est-à-dire compter 5 + Attention : si cela vous arrive régulièrement, il vous faut voir un gynéco, et c’est de votre responsabilité de sortir au plus vite de l’état de Nidah.
Si vous prenez la pilule, il est possible qu’elle ne soit pas assez dosée, ou que vous ne la preniez pas à des heures assez précises, ce qui provoque des taches et parfois des écoulements annonçant les règles du fait de l’arrêt, même court, de la pilule.
Si vous avez un stérilet, il est capital de prendre rendez-vous très vite afin de vérifier s’il est bien en place.
Si vous n’avez pas de contraceptif, alors il peut s’agir d’une mini fausse couche, ou d’un problème de santé, ici aussi à vérifier.
Dans tous les cas de figure, un écoulement en dehors des périodes de règle attendue est à vérifier auprès d’un médecin et auprès d’un rabbin (je ne suis pas rabbin, mais madréhat kala).
Saignements et mikvé
J’utilise un stérilet qui ne diffuse pas d’hormones et qui stoppe les cycles et donc fait disparaître les règles et ne déclenche pas de perte de sang. Par ailleurs, j’ai une maladie qui nécessite un traitement qui m’interdit tout autre moyen de contraception. Enfin, il m’est interdit de tomber enceinte en étant sous traitement, car cela présente un risque pour l’enfant. Pouvez-vous répondre à mes questions sur les stérilets?
Vous posez des questions auxquelles je ne peux répondre, celles-ci dépassant mes domaines de compétences. J’ai par contre posé la questions à un Rav spécialiste des questions de Nidah qui m’a donné quelques idées de réflexions.
Les pertes de sang dues à la pose d’un stérilet rendent la femme Nidah (il est possible que dans certaines circonstances, cela ne le soit pas. Selon votre age et et si vous désirez d’autres enfants, des solutions hala’hiques existent afin de permettre à un couple d’avoir une vie sexuelle malgré ces pertes de sang. Dans tous les cas, il est important que le Rav vous ait à l’appareil afin de parler tranquillement de tout cela. Je vous invite à me contacter rapidement afin de vous transmette ses coordonnées.
Taches lors de 7 nikim
J’ai effectué mes 7 jours de propreté; ce soir j’aurais du me tremper mais en allant au toilettes j’ai trouvé une tache marron dans mes sous-vêtements et les toilettes. Dois-je recommencer les 7 jours?
Tout dépend de la taille de la tache et de sa couleur. Aussi, il vous faudra voir un Rav, un rav qui soit moum’hé (un rav qui n’ait fait de la bedika des taches sa spécialité après avoir suffisamment étudié les lois de Nidah): ils ne sont pas très nombreux, n’hésitez donc pas à leur demander s’ils ont suivi cette formation.
Dans tous les cas de figure, quelque soit la taille de la tache, vous ne compterez pas à nouveau 5 jours!
En attendant, et si vous n’avez pas la réponse pour ce soir, vous vous dépêcherez de refaire une bedika dès le début de l’apres midi, ainsi qu’un Mo’h Do’houk. Puis, demain matin, vous commencerez un 2ème compte de 7 jours. D’ici-là, vous saurez si vous pouvez aller au mikvé ou non ce soir, puisque vous aurez la réponse d’un rav.
Par ailleurs, et parce qu’il n’y a aucune mitsva à être Nidah, si cela vous arrive souvent, il est important de vérifier que votre contraceptif vous convient bien (en particulier la micro et mini pilule qui posent de nombreux problèmes de pertes de sang).
Enfin, avez-vous remarqué que vous avez tendance à saigner quand vous faites des bedikot? Si oui, reportez-vous à la rubrique des bedikot et dans tous les cas, n’hésitez pas à me rejoindre sur la chat-room pour plus d’infos et d’explications.
Sources et public religieux
Vos sources ne sont pas les mêmes que les miennes: vous adressez-vous vraiment à un public religieux? Vous prétendez que votre site est destiné à un public religieux, or je trouve que ce n’est pas du tout le cas. Ex: 1. la lumière est conseillée lors du rapport (d’après le choul’han arou’h , c’est strictement interdit) 2. la position l’homme sur la femme est celle prescrite par la Torah… et ce n’est pas ce qu’il ressort de l’écrit. Rébécca
Chère Rébécca
Ce petit article suscite de nombreuses réactions et, je dois vous le dire, c’était le but de la rubrique. Comme vous avez pu le lire, j’ai largement les qualifications et compétences (cliquez ici) pour écrire et affirmer ce que vous avez lu et qui vous a choqué. La raison est que vous n’avez lu « que » le Choul’han Arou’h et n’avez pas encore eu l’occasion d’étudier les sources de la Thora… cela viendra.
Vous citez le Choul’han Arou’h, et il est clair que ce qui est écrit est écrit, mais le Choul’han Arou’h n’est pas le seul support de la hala’ha, il en existe de très nombreux autres. Alors, nous dirons que vous avez lu une des sources de la hala’ha et c’est déjà fort bien! Vous pouvez la suivre, bien entendu, mais il vous faudra comprendre que c’est votre choix, légitime bien sur, tout autant qu’il est légitime pour d’autres juifs, non moins religieux, intelligents et lamdanim, de s’interroger, de chercher, et de choisir des avis différents. N’oubliez pas que chez les très grands, les avis divergent, et ils n’en sont pas moins très grands chacun.
Alors, de quelles sources s’agit il? Je ne les citerai pas ni ferai une « étude comparative » ici, je vous laisse étudier tout cela, selon le principe qui veut que l’on se fasse une opinion par soi-même, que l’on réfléchisse vraiment, en profondeur, avec honnêteté et intégrité. Cette démarche faisant honneur aux qualités et dons inouïs que D.ieu a placé en nous pour comprendre et analyser, puis, ensuite, suivre l’avis du rav que vous aurez choisi.
Je voudrais vous demander si, comme je le crois, vous êtes une femme jeune, et n’avez pas encore suivi les cours de la préparation au mariage. Car les croyances que vous avez concernant la façon dont D.ieu aurait exigé des couples de s’aimer, n’a plus rien à voir avec ce que les madre’hot kala et rabanim enseignent de nos jours… non pas qu’ils aient changé la Thora, haz véchalom, mais parce que ce sont ces sources-là qu’il convient de diffuser à notre époque. En vous souhaitant bonne réception de ma réponse.
Nidah la nuit de Noces et virginité
Est-on Nidah la nuit de Noces si l’on a déjà eu des rapports avant? Je me suis mariée dimanche dernier, j’ai été au Mikvé samedi soir, j’ai eu un rapport avec mon mari le soir du mariage, mais j’avais déjà eu des rapports avec lui avant le mariage. J’ai entendu qu’on était niddah après le premier rapport. Est-ce vrai aussi pour les femmes qui ont déjà eu des rapports? Je pensais que je devais attendre mes règles pour ensuite compter les jours et aller au Mikvé Merci pour votre reponse. ‘Hanna
Tout d’abord un grand mazel tov!! Vous avez appris correctement: seule une femme n’ayant jamais eu de rapports sexuels est Nidah le soir de son mariage (si beilat mitsva a été accomplie). Si vous ne prenez pas de contraceptifs, alors vous attendrez la venue de vos règles, puis suivrez le processus de Tahora normal décrit dans la rubrique « calculez le jour du mikvé« . Si vous prenez la pilule, vous aurez vos règles quelques jours après l’arrêt de votre plaquette.
Contraception: j’ai 41 ans et 8 enfants
Ai-je le droit de me faire poser un stérilet sans avis rabbinique (8 enfants – 40 ans) Ruth
Bonjour Ruth
Vous avez 8 enfants, b »h, et vous avez 40 ans: d’après toutes les opinions, vous n’avez aucune « obligation » d’avoir d’autres enfants, vous avez tous les « droits » de faire ce qu’il vous semble juste de faire. Il est important de préciser à ce sujet que de nombreux rabanim se basent sur l’avis qu’une femme n’a pas « d’obligation » d’avoir des enfants: l’homme a la Mitsva d’avoir d’en avoir, oui, pas la femme.
Concernant le nombre d’enfants, nous trouvons de nombreuses et différentes sources dans le judaïsme. Mais toutes s’accordent pour dire la beauté des grandes familles, et toutes rappellent qu’avant tout, ce qui importe c’est une maman en bonne santé, équilibrée, satisfaite de sa vie et gérant correctement son énergie. Par contre, certains diront qu’il est important d’avoir au moins un garçon et une fille, d’autres au moins 2 garçons et deux filles… vous voyez qu’en ce qui vous concerne, vous êtes « yotset dé ‘hol hadéot ».
Enfin, votre âge est à prendre en compte, puisqu’il faut être réaliste et se rappeler qu’à partir de 38 ans (certains disent plus tôt encore) les risques d’avoir un enfant mal formé, retardé ou trisomique augmente considérablement.
Ainsi, la gestion de vos grossesses vous appartient, tout comme la façon dont vous allez choisir votre contraceptif. Vous n’avez donc pas non plus d’obligation de vous adresser à un rav pour lui demander son avis, encore moins son « éter ».
S’agissant du stérilet, il convient de faire très attention au type de stérilet que vous allez placer, car dans de nombreux cas il est mal supporté par les femmes datyot parce qu’ils rendent Nidah. Il vous faudra donc prendre en compte les risques que cela comporte au niveau de votre vie conjugale.
Voici de la lecture pour vous informer:
- L’excellent article du docteur Joëlle Belaïsch-Allart sur les grossesse tardives
- Dossier & vidéos sur le stérilet
- Les différents moyens de contraceptifs