Se couvrir les cheveux, loi juive et beauté du corps

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Pourquoi cet article ?

Reprendre les sources et les expliquer

Le but de cet article est de lister et d’analyser quelques sources dans la Thora qui parlent de l’obligation pour une femme mariée de se couvrir les cheveux.

Importance de qui pose la question

Le « pourquoi il est bon qu’une femme mariée se couvre la tête », est expliqué dans une 2ème partie et dépend de la tradition orale, du pays et des époques, des individus qui posent la question, et de ceux qui y répondent. Elle est une appréciation subjective en ce sens qu’elle dépend aussi de leur sensibilité, de leur personnalité, de leur histoire familiale et de leur vécu.

Cet article n’a pas pour intention de donner toutes les réponses : le judaïsme est tout sauf un grimoire de réponses uniques, mais compte sur la capacité du peuple à se questionner, et jamais de retenir les explications d’un guide unique, puisque personne n’a la capacité d’appréhender toute la sagesse divine.

Des lois en marche

Pour s’en approcher, il faut que tout un peuple exerce son intelligence pendant des siècles ! La Thora nous offre une source infinie de matière à réflexion, et de réponse multiples possibles. C’est merveilleux, c’est déroutant, et c’est tant mieux : puisque dans le mot déroutant, il y a la notion de plusieurs routes possibles : nos Sages le disent sans détour : 70 panim la Thora (« il y a 70 façons d’interpréter la Thora »). La hala’ha en hébreu vient du mot marcher, ce qui signifie qu’elle se déplace et opère des détours pour parfois arriver loin, souvent même très loin de son point de départ. Les discussions ayant abouti à la loi de se couvrir la tête sont elles aussi passées par tout un tas d’étapes et de controverses (ma’hloket).

De nombreuses explications

Les juifs coupent les cheveux en quatre ! Ce n’est pas nouveau, et le sujet dont nous traitons ici en est un exemple lumineux. Nous sommes des millions à interpréter sans cesse et nous avons tous une âme de chercheur ! À croire que nous sommes tous rabbins ! C’est ce que notait aussi Golda Meir lorsqu’elle s’exclama à Henri Kissinger qui la priait de convaincre les Israéliens de faire certains choix politiques : « cela va être difficile, chez nous, il y a 3 millions de présidents » !

Malgré tout, seuls les décisionnaires sont habilités à prendre des décisions et choisir quelle interprétation donner à telle ou telle phrase du Texte. Vous penserez peut-être « ouf, on a eu chaud » ? Que nenni ! Car nous les juifs, avons des milliers de décisionnaires !

Le but de cet article est donc de poser des questions sur la définition de la Mitsva de se couvrir les cheveux, sur la façon de poser des questions, de faire partager l’avis des grands décisionnaires, et dans certains cas, d’en proposer au lecteur une analyse libre.

Le lecteur se demandera pourquoi se pencher sur la question alors que tant de grands s’y sont attelés ?

Pour l’amour de la réflexion

Et pour le désir d’approfondir toujours plus, ce qui signifie apprendre ce que les décisionnaires disent sur le sujet. Mais aussi réfléchir par nous-mêmes, puisque notre seule vraie liberté est de poser des questions, les réponses sont un cadeau du ciel et ne dépendent pas de nous.

Pour l’amour du questionnement

Parce que, disent nos Sages, la seule chose qui ne nous sera pas pardonnée, à 120 ans, sont les questions que nous n’aurons pas posées ! Pour inviter nos lecteurs à en faire de même et à partager avec nous 🙂

Pour l’amour de la Thora

Parce que la Thora est bien assez belle et forte pour que toute réflexion soit possible ; seules les réflexions des textes rédigés par les humains mettent en danger leur auteur, la Thora est bien assez sublime pour se le permettre : ne rejetons jamais aucune information, ni sources d’aucune sorte : la liberté est à ce prix !

De quoi s’agit-il

De l’obligation pour une femme de se couvrir la tête.
De là se posent plusieurs questions fondamentales :

De quelles « femmes » parle-t-on ?

  1. Cela dépend-il de son statut marital : mariée ou célibataire ?
  2. Cela dépend-il de l’âge et des menstruations : enfant, jeune fille, femme ? À partir de quel âge ?
  3. Et cela comprend-il, les femmes ayant été mariées mais qui ne le sont plus : veuves, divorcée, agounot ?

Que signifie « se couvrir les cheveux »

  1. S’agit-il de toute la surface du cuir chevelu ?
  2. S’agit-il de toute la longueur des cheveux ?
  3. S’agit-il de cheveux, quelque soit leur couleur, leur origine (perruques par exemple, cheveux de femme juives ou non, etc.)

Dans quelles situations se couvrir les cheveux

Nous avons ici une combinaison de questions qui en appelle d’autres encore :

  1. Y a-t-il une obligation différente selon que la femme se trouve dans son domaine privé ou dans le domaine public ? Si oui, dans certains établissements ?
  2. Chez elle, doit-elle se couvrir les cheveux ? Et qu’en est-il quand elle est dans sa douche, son salon, sa chambre à coucher, son lit ?
  3. Les personnes avec qui elle se trouve changent-ils l’obligation de se couvrir la tête ?
  4. Fait-on une différence entre se couvrir les cheveux en présence des enfants, des parents, du mari, des voisins ?
  5. Y a-t-il une différence quand une femme se trouve avec d’autres femmes ?
  6. Y a-t-il des dérogations possibles comme se découvrir la tête pour faire des photos d’identité (ce qui est une obligation du pays et donc de la Thora – si non, cela demande explications) pour des raisons médicales, pour permettre d’autres mitsvot (et si oui lesquelles ?), Etc.

Les sources dans le judaïsme

Pas de source claire

L’incroyable petit nombre de sources claires parlant des cheveux, au regard du nombre faramineux de lois qui en découlent sur le sujet, interpelle.

Nous n’avons trouvé que 2 sources dans les 5 livres du ‘Houmache où il est fait mention de cheveux et de l’action de les couvrir et de les découvrir. Aucune des deux ne parlent clairement d’une « obligation » dans le sens mitsva : le texte décrit une action, et ne donne à aucun moment l’indication qu’il s’agit ici d’une obligation. On ne trouve nulle part dans le ‘Houmache de définition claire (contrairement à d’autres mistsvot).

Une infinité de lois découlant de ces 2 sources

Aucune d’elle ne peut souffrir d’une interprétation unique et chacune fait couler beaucoup d’encre. Cependant, je soulève plus bas des questions dont je n’ai trouvé nulle part de réponses (ce qui ne veut pas dire qu’il n’en existe pas, le lecteur est fortement invité à me les faire partager).

Berèchit 24, 65

וַתֹּאמֶר אֶל הָעֶבֶד מִי הָאִישׁ הַלָּזֶה הַהֹלֵךְ בַּשָּׂדֶה לִקְרָאתֵנוּ וַיֹּאמֶר הָעֶבֶד הוּא אֲדֹנִי וַתִּקַּח הַצָּעִיף וַתִּתְכָּס.

Traduction : Et elle dit au serviteur : « Quel est cet homme, qui marche dans la campagne à notre rencontre ? » Le serviteur répondit : « C’est mon maître. » Elle prit son voile et s’en couvrit.

Explication : lorsque Léa approcha de son futur mari Yts’hak, elle se couvrit la tête. La Tora enseigne ici une règle de pudeur : la jeune fille doit s’incliner et se couvrir d’un voile devant l’homme qui sera son époux. (Radaq et ‘Hizqouni).

Question : la tournure de cette phrase semble montrer qu’elle ne les avait pas couvert avant ; pour autant, le texte strict implique-t-il que :

a) elle devra les couvrir également après s’être effectivement mariée avec lui ?
b) qu’il y a obligation de se couvrir les cheveux en présence d’un autre homme que son mari

Nombres 5 : 18

וְהֶעֱמִיד הַכֹּהֵן אֶת-הָאִשָּׁה, לִפְנֵי יְהוָה, וּפָרַע אֶת-רֹאשׁ הָאִשָּׁה, וְנָתַן עַל-כַּפֶּיהָ אֵת מִנְחַת הַזִּכָּרוֹן מִנְחַת קְנָאֹת הִוא; וּבְיַד הַכֹּהֵן יִהְיוּ, מֵי הַמָּרִים הַמְאָרְרִים

Traduction : « Plaçant alors la femme en présence du Seigneur, le pontife lui découvrira la tête et lui posera sur les mains l’oblation de ressouvenir, qui est l’oblation de jalousie, tandis qu’il tiendra dans sa propre main les eaux amères de la malédiction ».

Explication : le rituel de la femme « Sotah«  est un cérémonial qui innocente une femme ayant rendu son mari jaloux par sa conduite. Il passe par l’action « d’ébouriffer » les cheveux de celle-ci par le Cohen.

Rachi explique le « il découvrira la tête de la femme » par le fait que ses nattes furent détachées de sa chevelure et explique qu’il est honteux (indigne) pour une fille d’Israël d’avoir la tête découverte. Le terme « indigne » exprime l’idée d’une laideur, de quelque chose de répréhensible, de critiquable. (Rav Elyakim Simsovic – cheela.org)

Guemara Ketouvoth 72 a

Il est honteux pour les filles d’Israël d’avoir la tête découverte. Une femme doit couvrir ses cheveux lorsqu’elle est en public. (A propos de la femme infidèle), pour la Guemara, découvrir les cheveux de la femme sota est comme une sanction.

Choul‘han aroukh Evène Haézèr 115, 1 à 4

« Une femme qui ne s’y conforme pas perd ses droits à sa ketouba et peut être répudiée par son mari ». Cependant, la plupart des décisionnaires considèrent que cette halakha ne peut plus être appliquée de nos jours car la plupart des femmes ignorent cette obligation (Igueroth Moché, Evène Ha‘ézèr 1, 114).

Michna Béroura

« C’est le devoir pour une femme de se couvrir les cheveux, c’est une obligation de la Thora ». Le Maguen Avraham (rapporté par le Michna Béroura chap. 75, par. 14) rapporte au nom du Zohar un discours très virulent concernant la femme qui ne se couvrir pas les cheveux chez elle.

Le traité Yoma

Quant à lui, raconte l’histoire de Kim’hite, qui se couvrait les cheveux partout et tout le temps, au point où « les poutres de sa maison ne la virent jamais les cheveux découverts », et qui mérita que sept de ses enfants accèdent au titre de Kohen Gadol (Halikhote Bate Israël chap. 5).

« En réalité, les choses ne sont pas à prendre véritablement à leur sens littéral mais plutôt dans un sens volontairement exagéré… Puisque une partie de ses cheveux se découvrait forcément ». (Ménoratt Ha-Maor the26connection.com)

Tout ceci est très intéressant mais ne signifie pas, encore une fois, en rien, qu’il y a une « Mitsva » (obligation) à se couvrir les cheveux, où encore une « avéra » à ne pas le faire. Toute chose qui a de mauvaises répercussions n’est pas forcément interdite (dans le sens juridique du terme). Le traité Yoma ne dit pas ici explicitement que c’est interdit, il dit « en quoi » le faire est une bonne chose, et en l’occurrence, dans cet exemple, quelles sont les (très) heureuses conséquences.

Un peu comme manger de la viande tous les jours qui est mauvais pour la santé, mais qui n’est pas interdit par la Loi juive.

Encore une fois, l’histoire de Kim’hite montre les répercussions, conséquences, récompenses de l’habitude de se couvrir les cheveux, mais ne démontre en rien ni n’explique si c’est une obligation de le faire.

Le Zohar (Nasso page 125)

Rabbi ‘Hizkiya dit : « La malédiction s’abattra sur le mari qui laisse sa femme montrer le moindre cheveu à l’extérieur de son foulard ». (M Elashkar écrit dans l’une de ses Tshouvot, chap.35, qu’il s’agit en réalité de cheveux que la femme à pour habitude de cacher). Ceci fait partie des principes de pudeur au sein du foyer. Cette négligence entraînera la pauvreté du foyer. S’il en est ainsi à l’intérieur de la maison, qu’en est-il dans la rue ?! ».

Rambam/ Maïmonide : cette obligation constituant une loi de Moïse (Michné Tora – Hilkhoth ichouth 24:11)

Propositions de réflexions supplémentaires

Concernant l’interprétation de Rachi

« Il découvrira la tête de la femme », il y a une question à laquelle je n’ai trouvé nulle part de réponse : en quoi le fait d’avoir découvert la tête de la femme sota démontre-t-il qu’elle avait la tête couverte en dehors du Temple ? N’aurait elle pas pu, au moment d’entrer dans le temple, en signe de respect, se couvrir la tête, puis, au moment de commencer le processus de la femme sota, avoir la tête découverte par le Cohen Gadol. Ce que le Orah ‘Hayim explique:

Orah Haim (Choulhan Aroukh Orah Haim – chap.91, parag.3) : un homme, comme une femme doivent se couvrir la tête quand ils rentrent dans un endroit saint- lieu de prière ou d’étude.

Ainsi donc, la femme soupçonnée d’adultère, et dont on découvre la tête dans le « processus de vérification » se voit découvrir les cheveux, certes, mais peut-être parce quelle vient de se les couvrir avant d’entrer dans le Temple, ce qu’elle n’avait fait à l’extérieur avant d’entrer dans le Temple.

Pour résumer: en quoi le fait de lui découvrir la tête démontre-t-il qu’elle les avait couverts avant d’entrer au Temple.

Concernant l’explication de la Guemara

« Découvrir les cheveux de la femme sota est comme une sanction »; nous sommes ici dans le domaine de la psychologie humaine et de l’éducation, (de la justice éventuellement puisque cela se faisait au Temple?). Soit! Cela fait-il pour autant du fait de ne pas se couvrir les cheveux une Avéra?

Qui doit se couvrir la tête

Toute femme juive mariée à un homme juif, à partir de la fin de la cérémonie religieuse et de la soirée (après le réel y’houd de la nuit de noce -Ye’havé Daat vol.5 res.62 et Rav Dov Oyerbakh dans « ‘aleou lo yibol » page 71)

Les femmes divorcées et veuves

Rav Feinstein permet explicitement a une femme divorcée d’être sans couvre-chef afin de se marier (Igrot Moche 4,32,4).

Pour le Even Ha ézer (21,2), une femme divorcée doit se couvrir la tête car ses cheveux sont considérés comme un endroit pudique qui ne peut être montré à tout homme, comme à l’époque de son mariage. Elle s’applique également aux veuves (1,57).

Rav Botchko: l’obligation de se couvrir la tête ne concerne que les femmes mariées.

Question: la raison invoquée selon laquelle une femme se couvre la tête pour montrer qu’elle est mariée est démontrée par l’obligation pour des femmes veuves ou divorcées de garder la tête couverte. Ainsi donc, soit une femme veuve ou divorcée peut se découvrir la tête, soit se couvrir la tête n’a pas été exigée par les rabanim afin de signaler qu’une femme est mariée, et du coup, quelle en est la raison?

Rappelons que cette obligation n’est pas stipulée clairement dans le ‘Houmache, mais seulement déduite, et ne peut être donc qualifiée de ‘Hok (contrairement par exemple aux mitsvot de cacheroute) et que la raison doit exister pour la valider… ne pas réussir à la valider permettait elle de l’annuler?

La loi juive introduit une habitude comme ayant force de loi quand tout le peuple s’y soumet; il semblerait que ce soit pour cette raison que l’on parle maintenait »d’obligation ».

Les jeunes filles

Dans certaines communautés, celles-ci avaient jadis pour habitude de dissimuler leurs chevelures. D’après le Rambam une jeune fille doit aussi se couvrir les cheveux (mais il y a une contradiction à ce sujet dans le Choul’hane Aroukh).

On retrouve cette habitude en Israël depuis peu, dans certaines petites communautés où, en effet, même les petites filles ont la tête couverte. Le voile utilisé dans ces communautés n’est pas sans rappeler le voile musulman, et pour certains cas plus rares, la burka. Ce comportement est désapprouvé par la quasi totalité des rabbins.

Se couvrir les cheveux selon les endroits

Lorsque l’on prie

Le Yalkout Yossef (otsar dinim laicha vélabat) tranche qu’une femme est obligée de se couvrir la tête pour dire une beraha et la téfila, mais certains l’y autorisent si elle est seule chez elle et dans de nombreuses communautés ce n’était pas le minhag.

Le Choulhan Aroukh Orah Haim – chap.91, parag.3 : lorsque que l’on rentre à l’intérieur d’un lieu de prière ou d’étude cela concerne donc les hommes et les femmes, et, pour ces dernières, ne semble pas être lié avec l’obligation de se couvrir les cheveux.

Chez soi

Iguérote Moché Evèn Ha’ézèr tome 1 chap. 58 et Yoré Dé’a tome 2 chap. 75 – Beit Yossef Even Ha-‘Ezer chap.115 – C’est aussi l’avis de Rashi, Tossafot, Ritba ibid. et le Tour: la femme n’est pas tenue de se couvrir les cheveux dans sa maison. Par conséquent, il n’y aurait aucune contre-indication à ce que les gens de sa maison, c’est-à-dire le mari et les enfants, voient les cheveux de la maîtresse de maison.

Rav Moché Feinstein zatsal tranche que cela est aussi vrai quand la femme est Nidah.

Responsa ‘Hatame Sofèr Ora’h ‘Haïm chap. 36, rapporté dans le Michné Halakhote tome 5, Chap. 243, qui retient cet avis en conclusion). Rav Aharon Bieler
Certains décisionnaires sont d’avis que, compte tenu du fait que de nos jours, toutes les femmes juives respectueuses de la Halakha ont pris sur elles d’observer cette attitude, celle-ci fait force de loi; il serait par conséquent interdit à toute femme de laisser ses cheveux découverts même seule, chez elle à la maison.

Rav Ovadia Yossef écrit dans son livre Taharatt Ha-Baïtt (page 166) que cet interdit n’est pas le strict Din mais seulement une ‘Houmra (rigueur) qui émane du Zohar Ha-Kadoch, qui est très rigoureux sur ce point.

Rabbi Naftali Mornkfott (Emek Ha-Meleh) atteste qu’une femme qui reste tête découverte à la maison, entraîne un grand mal dans son foyer, car le fait de découvrir les cheveux de la femme augmente la rigueur divine dans le foyer.

La surface à couvrir

  • Elle varie d’une communauté à l’autre : certaines femmes ne laissent apparaître aucun de leurs cheveux, qu’elles soient chez elles ou dans la rue.
  • Pour d’autres, au contraire, il suffit de se couvrir la plus grande partie de leur chevelure, mais sans laisser apparents plus de deux tefa‘him sur la moitié d’un téfa‘h, soit environ pas de 18 centimètres sur 4 et demi – Rabin Jacques Kohn ZAL.
  • Jusqu’à 2 doigts de hauteur sur toute la longueur du front (Igrot Moshé even aezer 1, 58 et 1,104 – Mekor haim 235,5 et Ora‘h ‘Hayim 4, 112).

Rav Moshe Feinstein zatsal explique que jusqu’à un tépha’h, c’est-à-dire 8 centimètres, les cheveux peuvent dépasser le chapeau. Une femme qui se couvre la tête ainsi montre qu’elle nest mariée, et les quelques centimètres qui dépassent ne sont pas suffisants pour créer un interdit (Iggerot Moche Orakh Khayim livre 4 responsa 112, par. 4).

Selon l’usage répandu dans les communautés séfarades depuis des siècles, les femmes laissent apparaître quelques cheveux sur l’avant de la tête- environ 2 cm.

Rabbi Moshé Iserlis 75,2 et Michena Beroura : les cheveux que l’on n’arrive pas à mettre sous le foulard peuvent rester dehors.

Les différentes façons de se couvrir les cheveux

Chevelure et perruque

Se couvrir les cheveux avec une perruqueLe port de la perruque a soulevé de très grandes controverses. Le problème des perruques faites à base de cheveux utilisés pour le rite hindouiste a été soulevé et interdit, mais il a été prouvé qu’en fin de compte cela ne posait aucun problème, et de très nombreuses sommités rabbiniques l’autorisent.

Arguments pour autoriser le port de la perruque

Seuls les propres cheveux de la femme sont interdits. Les cheveux « détachés », à plus forte raison synthétique, ne sont pas attirants ni « impudiques ».

Arguments pour l’interdire

1) Les perruques sont aussi attirantes que les cheveux naturels, si ce n’est plus

2) Marat Ain : de nos jours, alors que la majorité des femmes ne se couvrent pas la tête, on risque de croire qu’une femme portant perruque a en fait la tête découverte. Références :

Pour les séfarades suivant le rav Ovadia Yossef, porter une perruque est tout à fait interdit : le rav est incroyablement virulent à ce sujet et dit : « que la femme qui porte la perruque va brûler en enfer ». Sidna baba salé, le rav Israël Abouhatsira, précise lui aussi que « une femme qui porte la perruque prépare le combustible avec lequel elle ira brûler en enfer » (pas la perruque, la femme ;).

Certains ramènent l’explication que seuls les prostituées portaient des perruques, et que c’est pour cela que c’est interdit. Cette explication n’est par retenue par tous, puisque ce n’est plus le cas de nos jours, tout comme le rouge n’est plus la couleur des prostituées, ou tout comme les pantalons ne sont plus depuis longtemps un habit exclusivement masculin. Pour ces raisons, certains ne retiennent pas l’interdiction de porter une perruque, de porter du rouge ou de porter des pantalons larges (ou pas quand ils sont recouverts d’une tunique au moins jusqu’à mi-cuisses).

Rabbi Chalom Messas dans une de ses réponses au sujet de la perruque a écrit qu’il n’y a aucune hala’ha qui demande à la femme d’être vilaine, et si une femme a décidé de mettre une perruque, et en est « belle », bénie soit-elle ! Rav David Zenou.

Pour le mouvement ‘Habad, la perruque est « la » meilleure façon de se couvrir les cheveux :

« Et même lorsque sa perruque paraît si réelle qu’on peut la confondre avec de vrais cheveux, elle sait, elle, que personne ne la voit telle qu’elle est véritablement. Elle a créé un espace privé, et c’est elle seule qui peut y entrer » (Aron Moss).

Les Loubavitch sont extrêmement sévères sur la façon de se couvrir la tête et ce critère sert bien souvent dans la communauté ‘habad à définir le niveau de kabalat ol des femmes (soumission à la hala’ha). La tradition ‘habad recommande vivement les femmes mariées à ne pas porter une longueur de cheveux en deçà de la mesure d’une phalange, ni supérieure à la largeur d’une main, qu’elles soient ashkénazes ou séfarades (mais plus personne n’enseigne cela lors de la préparation au mariage).

Par ailleurs, certains ‘habad recommandent ne pas manger chez une famille dont la maîtresse de maison ne se couvre pas la tête.

Se couvrir la chevelure avec un foulard

C’est la façon se couvrir les cheveux le plus plébiscité en Israël. En dehors d’Israël, cela est souvent assimilé à une faute de gout, et se repère de loin. Le foulard stigmatise, et par les temps qui courent, cela peut provoquer de nombreuses situations inconfortables. J’ai craqué pour les foulards de Sarah Création, dont je partage un des modèles. Vous y trouverez sur son site des bandeaux, bérets et autres turbans et boubous.

Couvrir ses cheveux avec des bandeaux et berets

Devant qui doit-on se couvrir les cheveux

=> Le Choul’han Aroukh (Chap.75 par.2) écrit qu’il est interdit de lire le « Kriyate Chéma » devant les cheveux d’une femme qui sont habituellement couverts. Le Rama précise « aussi devant sa femme ». Par contre, ce sera permis face à des jeunes filles, qui vont habituellement les cheveux lâchés.

Le Rama précise que ce sera également permis face aux cheveux d’une femme qui sort généralement sans foulard, et a fortiori face aux cheveux d’une non juive, même si elle a l’habitude de les couvrir.

=> Selon la Guemara (Ketouvoth 72), une femme mariée peut avoir chez elle ou dans sa cour les cheveux découverts devant d’autres hommes que son mari (mais on n’a plus l’habitude de le faire aujourd’hui).

=> Ref : Responsa Bene Banim vol. 3 question 24
Selon la Guemara « Une femme n’a pas le droit de sortir la tête découverte ».

« Aussi, on pourrait en conclure qu’à la maison, on n’a pas besoin de se couvrir la tête. Mais les décisionnaires ont tranché que lorsqu’il y a des étrangers à la maison, il n’y a plus de différence entre la maison et l’extérieur. En conclusion, il faut se couvrir la tête devant les étrangers que l’on soit à l’extérieur ou chez soi ». Rav S.D. Botshko

Aspects psychologiques & relationnels

Établir clairement qu’une femme est mariée, et donc non disponible

Aron Moss : « En couvrant ses cheveux, la femme mariée affirme : « Je ne suis pas disponible ». Vous pouvez me voir, mais je ne suis pas ouverte au public. Même ma chevelure, la partie la plus manifeste et la plus visible de moi-même, n’est pas pour vos yeux … Cela crée une barrière psychologique, une distance cognitive entre elle et les étrangers. Sa beauté est visible, mais discrète ».

Conclusions

Je donne la parole au Dr Michael Ben Admon qui à mes yeux répond d’une façon magistrale à la question que lui pose son internaute sur la façon de s’habiller : « Tout ce que je peux vous dire, ce n’est pas quoi porter – je m’en contrefiche – mais comment trouver le moyen pour renforcer votre vie juive de telle façon à ce qu’elle soit assez significative pour vous, quoi que vous portiez. C’est sur cela qu’il faut mettre l’accent et c’est un peu plus difficile que de choisir tel ou tel vêtement. » Réponse 56424 du 31/03/2011

Le Rav av beth din Chalom Messas : que veut-on donc des femmes ! Dieu les a créées belles, le cacher est impossible !

Sites Internet divers sur l’obligation de se couvrir la tête

– myjewishlearning.com (anglais)
http://www.kabbalaonline.org (anglais)

Point de vue de mystique juive : pourquoi il est bon pour une femme mariée de se couvrir les cheveux. Michna Beroura au chapitre 75 explique que selon le zohar les cheveux doivent être entièrement couverts

Point de vue de la hashkafa – Questions d’internautes

Réponses de rabanim du point de vue de la Achekafa (mot que je ne traduirais pas « recommandation », celle-ci dépend de l’époque, du pays et du groupe social ou l’on se trouve, etc..)

« Les Cheveux de la femme appartiennent au couple »

Le couple tire une source de renforcement spirituel de ce que l’homme et la femme couvre leur tête et la femme ses cheveux (avec goût). Rav Zécharia Zermati cheela.org

Les cheveux d’une femme sont une nudité

Sear isha erva : les cheveux sont-il une nudité comme on le comprend au sujet des parties génitales ? Non, « il ne s’agit manifestement pas d’une donnée « objective » car si « les cheveux sont une nudité », il n’y aurait pas de différence entre jeune fille et femme mariées qui n’ont ni l’une ni l’autre le droit de se dénuder. Il me semble qu’il faut comprendre que les cheveux sont un élément de la séduction sexuelle de la femme, en quelque sorte licite chez la jeune fille et prohibée chez la femme mariée – Rav Elyakim Simsovic cheela.org (Commentaire : « prohibée chez la femme mariée »= la femme mariée doit séduire son mari exclusivement, et donc ne découvrir ses cheveux que devant lui).

Cacher la beauté de la femme ?

Si la raison pour laquelle une femme mariée doit cacher sa beauté, en quoi les perruques, plus belles que les cheveux naturels, sont-elles une solution ? Commentaire à partir d’une réponse du Rav Elyakim Simsovic cheela.org

« Il y a ici confusion entre la beauté du corps avec celle de la parure ». La perruque est une parure qui dissimule la beauté sans parure, qui elle, est réservée à son époux. « Il y a des choses qui ne se partagent pas ».

Ne pas voir les cheveux

Il ne s’agit pas de ne pas attirer, mais de ne pas voir les cheveux. Bien sur, une perruque peut attirer le regard, ce qui n’est pas souhaitable, mais si c’est le cas, porter une perruque n’annulera malgré tout pas le but recherché : dissimuler les cheveux de la femme.

Se couvrir la tête pour monter que l’on est mariée

Une des raisons pour laquelle une femme mariée doit se couvrir les cheveux vient que ce faisant, il est clair pour tous qu’elle est mariée : le tri se fait immédiatement et simplement. Mais si telle est la raison alors pourquoi la Halakha exige-t-elle d’une veuve ou d’une divorcée qu’elle ait aussi les cheveux couverts ? Rav Elie Kahn z »l ajoute que « si d’autres explications sont évoquées, elles ont ceci de commun qu’elles ne permettent pas de comprendre les détails de la Halakha », et donc « que ce ne sont pas les raisons originelles ».

« Il faut donc arriver, à mon avis, à la conclusion que nous ne connaissons pas vraiment les raisons de cette obligation, mais qu’elle reflète peut-être quand même les habitudes de l’époque. En fin de compte, cela ne change pas grand-chose.

La Halakha exige d’une femme mariée qu’elle ait les cheveux couverts face à d’autres hommes que son mari et nos femmes observent cette Halakha même si elles ne sont pas sûres de bien en saisir le sens ». Rav Elie Kahn

Faut-il autoriser le port des chapeaux mais qui laissent les cheveux dépasser dernière

« Je ne pense pas non plus qu’il faille pousser les femmes à être mahmirot si elles n’ont en pas l’habitude. En effet, les sages qui ont fixe la Halakha ont une vue extrêmement large et ne sont pas systématiquement sévères. Dans leurs règles et barrières, on voit leur souci de préserver la loi, mais aussi que d’en demander trop peut être dangereux. Respecter les sensibilités ont aussi leur fondement dans la Thora d’Israel ». Rav S.D. Botshko

Hala’ha oui ou non?!

Il n’y a pas de mitsva de se couvrir la tête, mais une interdiction de l’avoir découverte, c’est donc derabanne. « Il ne s’agit pas d’une des 613 mitsvoth de la Thora mais de l’une des conduites de Derekh Erets shel Thora, d’un comportement homogène aux visées de sainteté qui sont celles de la Thora. Ce n’est pas un comportement superposé, mais au contraire le terrain qui permet à la Thora d’être reçue et de « prendre » racine et de s’épanouir ». Rav Elyakim Simsovic

Corps, beauté et judaïsme : questions réponses

La beauté d’une femme est à l’intérieur

La beauté d’une femme n’est pas dans les vêtements qu’elle porte, ni dans le visage qu’elle montre, ou dans la façon de se coiffer ! La beauté d’une femme doit être dans ses yeux, car la porte d’entrée de son cœur, est la place où l’amour réside. Qu’en pensez-vous ? David

Les hommes ont créé des chefs-d’œuvre de beauté à la gloire de Dieu

Bonjour David. C’est une très belle question… C’est joli, mais c’est aussi ce que l’on appelle un « vœux pieux », car concrètement, on voit bien qu’il n’en est pas ainsi, ni dans le monde laïc, ni dans le monde religieux. Dans tous les groupes sociaux, esthétique et beauté de lieux et de monuments, de paysages et du corps réjouissent les cœurs. L’émotion générée par la beauté atteint un niveau spirituel intense et élevé.

D.ieu, Lui, a créé la femme !

Vous pensez bien que s’Il avait voulu qu’elle ne soit belle qu’intérieurement, ça se saurait.

De la beauté des paysages entre Menton et Nice, le rabbi précédent de Lubavitch écrivait que D.ieu avait créé cette région pour encourager et faciliter les cœurs à Le louer.

De Tsiporah, femme noire de Moshé, il est dit qu’elle était belle ; ce serait une supercherie de croire qu’il ne s’agissait que de beauté intérieure : il est clair que la beauté de Tsiporah était époustouflante. Elle était d’autant plus belle qu’elle était noire. Pour le ‘Houmache, c’est le critère de beauté. Il n’y a qu’à regarder les femmes éthiopiennes qui vivent en Israël pour s’en persuader.

Par ailleurs, n’est-il pas anti- thoranique de faire croire que l’aspect physique n’a pas d’importance et d’effacer ce que la Guemara rapporte : une « belle femme fait la joie de son mari ». Il ne s’agit pas que de la beauté intérieure, mais de sa parure, de son aspect extérieur et du plaisir des yeux de son époux qui la regarde. Nous voyons une preuve supplémentaire de l’importance de l’habit dans l’obligation du mari d’acheter des vêtements à sa femme, clause du contrat de mariage religieux, la kétouba, excusez du peu !

Enfin, D.ieu lui-même se serait-Il fourvoyé lorsque, dans le désert, il s’évertue à accompagner la manne de parfums et de bijoux destinés aux femmes dans le but d’éveiller le désir de leurs époux ? Il est clair que le regard des hommes ne doit pas seulement se porter sur l’intérieur de leur femme. Il convient qu’ils regardent le corps de celle qu’ils ont épousé, et qu’ils doivent aimer « passionnément » et avec « volupté » recommandent nos ‘Ha’hamim dans le livre Ohel Ra’hel.

Alors bien sur, il est important de développer une intimité par le regard si et seulement si le but n’est pas de faire croire que le seul regard pourrait nourrir l’âme et l’esprit. Si les conjoints ne se persuadent pas que là réside l’amour sublime ; un amour platonique et spirituel, mais à vrai dire, décharné et monastique.

Enfin, vous dites que « la porte d’entrée de son cœur, est la place où l’amour réside » et c’est bien ce que dit la kétouba quand elle exige de l’homme qu’il satisfasse au besoin yéssodi de relations physiques de sa femme. En l’occurrence il ne s’agit pas de la regarder dans le blanc des yeux 🙂

Détendez-vous David et acceptez que D.ieu ait fabriqué l’amour, la tendresse mais aussi le désir et le plaisir, ceux-ci ayant un impact fondamental sur la qualité de l’âme des enfants à venir, au moment de la conception, disent nos ‘Ha’hamim, et pour votre plus grand bienfait.

Un article de Malka Barneron © copyright 2005-2020
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