Éducation: entre investir et surinvestir
Soutenir nos enfants dans leurs choix de vie
« Rachel, Rachel ! » dit Simone qui avait perdu de vue Rachel depuis 4 ans. (Rachel est mariée et a 3 enfants de 4 ans, 3 ans et 18 mois). « Viens vite que je te montre mes 3 amours: David-le-médecin, Claire-l’avocate, et Nathan-l’ingénieur !! »
Si elle fait sourire, c’est que cette histoire drôle témoigne de l’énorme investissement des parents juifs sur leur progéniture. Ils ont de grandes
ambitions pour leurs enfants, les poussent dans leur études ou dans leur métier, les encouragent à devenir quelqu’un, à réussir… et ça marche souvent très bien.
Éduquer notre enfant « léfi darko »
Prendre en compte leurs aspirations
Si nous devons avoir une ambition pour nos enfants, le judaïsme recommande que ce soit celle de réussir leur éducation « selon leur chemin ». Ce qui signifie « selon leur personnalité », mais qui, en bout de course n’est jamais « selon leurs choix ». Peu de parents sont à l’écoute des gouts, attirances et désirs de leurs enfants. Ils se persuadent que ce ne sont que des passades, des rêveries sans consistance, des caprices d’enfants, alors qu’ils sont souvent l’expression de leur être profond. Mieux: de leur âme.
Faire pression et être responsable de leur échec
La volonté d’une mère que son enfant soit médecin comme papa, reprenne le magasin comme tonton Paul, soit avocate comme Simone, ou rabbin de communauté comme Sabba, génère une énorme pression sur l’enfant. Au lieu de rechercher ce qui est bon pour lui-même, il cherchera à combler les espérance de ses parents avant tout.
Vouloir le meilleur, et récolter parfois le pire
Si nous décidons d’un métier pour nos enfants, sans que cela corresponde à un processus personnel, il y a un risque qu’ils s’ennuient dans leur travail, qu’ils échouent puis qu’ils passent leur vie à nous le reprocher. Que dire de l’influence concernant le choix du conjoint ou du lieu de vie…
Ce que l’enfant n’est pas
Nos rêves et les leurs
Le judaïsme considère qu’un enfant est un dépôt: D.ieu nous le confie afin que nous l’aidions à grandir, à « devenir ce qu’il est ». Il ne doit pas devenir médecin, rabbin, couturier parce que nous pensons qu’il n’y à rien de mieux pour lui. Il n’est pas un faire valoir, pas plus qu’il ne doit pas réussir ce que nous n’avons pu faire.
Notre enfant ne nous appartient pas et notre rôle consiste « juste » à l’aider au mieux de nos possibilités afin qu’il s’épanouisse et grandisse dans un environnement si possible tranquille et chaleureux.
D.ieu nous a choisi comme partenaires d’éducation
Comme partenaires, mais non comme patron. La plus grande aide que nous pouvons offrir à nos enfants est l’amour que nous leur portons ainsi que l’admiration et la confiance que nous avons en eux. C’est cela qui va les porter et leur permettre de réussir.
Comment et dans quels domaines les guider
Dans le choix du métier
Nous pouvons les guider, leur proposer de consulter un conseiller d’orientation et de faire un bilan chez un psychologue qui les aidera à déterminer celui qui leur ira le mieux. Mais une fois qu’ils ont choisi, soutenons les entièrement, sans condition, sans douter de leurs capacités. Pas de questions assassines du type: « Tu crois que tu as une chance d’y arriver? », « Tu es sûr que c’est ce qu’il te fallait?, « Tu n’aurais pas mieux fait de faire l’armée après », ou « Tu n’aurais mieux fait de ne pas faire l’armée »…
Dans le choix du lieu de résidence
Et particulièrement lorsqu’il désire vivre en Israël, une fois que la décision est prise, avons-nous vraiment le droit de casser son enthousiasme et son idéal? Notre responsabilité serait grande qu’il regrette plus tard de ne pas avoir réalisé son rêve; il nous en voudra, et pire encore, il s’en voudra à lui même car rien n’est pire que les rêves que l’on a pas tentés.
Dans le choix du conjoint
– Si notre enfant vient juste de rencontrer quelqu’un
Et que nous avons de bonnes raisons de penser que le choix n’est pas adéquat, nous pouvons peut être parler de nos craintes, vérifier tel ou tel point, nous renseigner. Nous pouvons être ferme dans nos paroles mais jamais brutal ni autoritaire, encore moins menacer.
– S’il est déjà marié
S’il est déjà marié et que nous sommes convaincu qu’il est mal marié, nous ne pouvons faire qu’une seule chose: nous taire! N’attendons surtout pas avec espoir qu’il divorce, ce n’est pas le but du mariage dans le judaïsme. Au contraire: aidons-le! Encourageons- le dans ses projets familiaux et professionnels. S’ils n’ont pas de travail, faisons marcher nos relations. Ils sont débordés? Proposons-leur de temps en temps de partir un week-end tous les deux, et gardons le bébé.
En nous braquant contre lui, si son couple est fort, notre enfant s’éloignera de nous. S’il est faible, il divorcera éventuellement, mais nous en porterons la responsabilité.
Soyons une aide véritable, respectueux et positifs, croyons en eux… et en notre capacité de croire en eux!
Éducation juive: entre investir et surinvestir
Je croîs en eux: je les affaiblis
Entre amour trop fort et laxisme, on aimerait bien trouver l’équilibre. Une chose est sûre: si je porte tous mes espoirs de bonheur en mes enfants: je me retrouve à jouer la plante.
Lorsque j’incruste mes racines en eux, ils deviennent ma source d’énergie qui me fait vivre. Et sans m’en rendre compte, je détourne cette vitalité de sa vraie fonction qui est de permettre à mes enfants de grandir. Si je croîsen eux, je les affaiblis.
Nous parents, devons rechercher notre oxygène ailleurs qu’en nos enfants: nous ne la trouverons pas en eux mais en nous. C’est de nous que vient la source de joie et de vitalité. Même si nos enfants nous en procurent, cette joie et cette vitalité-là viennent en cadeau: en plus.
Je crois en eux: je les fais grandir
En plus des soins et de l’amour, nous donnons à nos enfants un bien encore plus précieux: notre conviction qu’ils sont des gens bien.
Ah! Me direz-vous, et si je n’en suis pas convaincu? C’est vrai! Je peux ne pas être convaincu que mon enfant est une personne de valeur maintenant, à cet instant T, et dans ce domaine X ou Y.
Je dois néanmoins prendre conscience qu’il a le potentiel de l’être, et à vrai dire je devrai être convaincue qu’il l’et, mais que cela n’est pas encore dévoilé.
L’enfant est porté par la force de notre regard
Il se voit dans nos yeux et croit ce qu’il y voit!!
C’est ce miroir dans lequel il se voit quand il me regarde, qui lui renvoie l’image d’une personne bien! A force de croire dans le potentiel de nos enfants, nous, parent, nous lui donne la vitalité dont il a besoin pour s’épanouir.
Il étincelle divine
Le Judaïsme dit cela dans d’autres mots: regarde l’âme qui est en chacun de nous, c’est elle qui doit idéalement nous influencer. Et si elle est d’origine divine, alors son potentiel est énorme. C’est pourquoi, nous devront croire en eux.
Renoncer à les nourrir
Entre amour trop fort et amour trop faible, on aimerait bien trouver l’équilibre. Dur dur de ne pas trop couver ses petits quand on a passé des nuits à leur chevet, quand on les a tant soutenu et qu’on a tant investit!
Quelle tragédie de les laisser s’envoler quand on craint tellement qu’ils ne se brûlent les ailes! Et pourtant,nous devrions les laisser expérimenter la vie , car c’est uniquement s’ils le font qu’ils trouvent en eux les ressources de vaincre les épreuves et de devenir plus fort. A les encadre dans un moule pour les protéger, nous prenons les risques d’en faire des petites choses fragiles, et pour les garçons cela s’accompagne parfois d’une virilité défectueuse.
Il ne s’agit pas de les lancer dans le ténèbres, mais de les armer pour qu’ils en sortent vainqueurs.
Chercher de l’aide
Alors, quel est notre rôle à nous, parents? Que faut-il faire et ne pas faire? Si vous doutez de ce qu’il faut faire, si un de vos enfants vous déroute dans son comportement, n’hésitez pas à consulter. Le coaching parental peut vous donner des pistes auxquelles vous n’auriez pas pensé seul.