TRIZ et conflits relationnels

Résolutions créatives des tensions et conflits relationnels en conseil conjugal et familial

Les conflits de besoins dans les relations

Nous sommes très souvent confrontés à des difficultés qui restent sans solutions. Cela vient souvent du fait que nous avons mal défini le problème. Nous pensons éventuellement que seul un esprit génial, hors du commun, peut trouver la solution que nous n’avons pas réussi à trouver, alors qu’il suffit de regarder le problème différemment pour qu’elle apparaisse. Si nous restons figé sur un seul type de réaction, si notre comportement n’évolue pas, nous allons droit à l’échec.

Les juifs et les problèmes

Le judaïsme est exigeant et il attend de nous que nous cherchions! Mais il veut aussi des réponses, et pour cela que nous posions des questions. Comme le disent nos Sages: il n’y a qu’une seule chose qui ne te sera pas pardonné à ta mort: les questions que tu n’as pas posées. Ça nous savons le faire, en témoigne la Guemara qui s’évertue à décrire des situations inouïes et trouve des réponses tout aussi improbables. L’inventeur du TRIZ, Genrich Altsuller, était un ingénieur juif de Tachkent (il a peut-être étudié, je n’ai pas trouvé la réponse!). Le thème de ses recherches montre qu’il nous faut être plus inventif, créatif, et regarder les difficultés sous un autre angle, avec un filtre nouveau… ne serait-ce que parce que la plupart du temps, nous n’avons pas d’autre choix.

Le TRIZ dans les rapports humains

Résolution des problèmes par la créativitéA ce jour, je n’ai trouvé en français que le site de Claude Meylan qui utilise le TRIZ en développement personnel . Pour lui, « il n’est pas question d’éviter le conflit, mais de se libérer d’un blocage. C’est alors que la créativité peut se déployer et contribue autant à la libération de tensions intérieures« . L’explication est limpide.

Voyons maintenant comme utiliser cette méthode en conseil familial et conjugal, et comment mieux aider la communauté au vu de ses problématiques et conflits spécifiques. Mais tout d’abord, qu’est ce que le TRIZ?

La Méthode du TRIZ

Définition

Le Triz est la Théorie des innovations, de la Résolution Inventive des Problèmes et des contradictions. Elle « repose sur la mise en évidence de lois d’évolution des systèmes techniques et de contradictions qu’il faut surmonter à chaque pas de cette évolution. Elle conjugue les dimensions et les compétences créatives de l’individu avec les démarches analytiques et rationnelles de l’ingénieur » (knowllence.com).

Elle est donc parfaite pour tout ce qui concerne les difficultés relationnelles puisqu’il est nécessaire d’avoir l’approche factuelle tout en tenant compte de la partie non analytique, c’est à dire les émotions et les ressentis corporels des individus en contradiction ou en conflits.

Résolution d’un problème par la créativité

On utilise le TRIZ généralement dans le milieu des entreprises et de l’industrie. C’est grâce au TRIZ que l’équipe d’Apolo 13 par exemple pu fabriquer dans le petit espace de la navette, loin de la Terre, fabriquer le filtre défectueux qui les sauva.

L’observateur influence l’objet observé

Le TRIZ prend également en compte que celui qui observe est témoin avec ses sens. Cela signifie que ce que l’on observe est toujours partiel et partial et que les faits rapportés sont différent d’un observateur à l’autre.

Nous avons voulu utiliser cette méthode dans le cadre de la résolution de problèmes relationnels intra familiaux et dans le couple.

Le Triz appliqué aux difficultés de communication propose une méthode d’analyse des difficultés dans les relations qui permettront de trouver des compromis valables pour les protagonistes, et si possible des vraies solutions.

Les 3 principes de base du changement

La famille, comme le couple, est un système qui a son propre mode de fonctionnement, qui vit et qui évolue sans cesse. Sans un minimum de règles, l’équilibre nécessaire à une vie harmonieuse ne peut se maintenir. Tout en expliquant les principes de base de cette discipline- le Triz- nous donnerons des exemples s’appliquant aux relations familiales.

1) Équilibre des systèmes

-> Principe général

Un équilibre n’est pas un système sans faille, c’est un rapport satisfaisant entre « les fonctions utiles et la somme des inconvénients pour le système ». Que ce soit dans les relations ou pour notre bien être individuel en développement personnel

-> Application aux relations familiales

Tout système relationnel (famille, couple, etc.) doit tendre vers un équilibre et développer des relations bénéfiques pour le système dans son ensemble, ainsi que pour les parties de ce système. Par conséquent, l’amélioration des relations entre les membres d’une famille est tout autant bénéfique pour la famille dans son ensemble, ainsi que pour chacun de ses membres.

-> Exemple d’application au couple Adams

Un conflit larvé s’est installé entre David et Sonia Adams: David se plaint de ne pas passer assez de temps de qualité avec Sonya quand il rentre le soir, et Sonia qui travaille de nuit, doit absolument se coucher tôt.

L’équilibre du couple peut incontestablement s’améliorer grâce à l’augmentation du nombre de soirées passées ensembles. La possibilité que l’activité sexuelle du couple au cours de ces soirées augmente elle aussi aura pour conséquence de générer une plus grande harmonie. Un sentiment de paix intérieure et la satisfaction de chacun des conjoints. Le « système » David-Sonya sera plus équilibré.

2) Toute tentative d’améliorer un système génère un déséquilibre

-> Principe général

Le TRIZ pour comprendre un problèmeOn pourrait dire: tout tentative de rétablir un équilibre déséquilibre un système: « il y a conflit entre un ou plusieurs paramètres du système ».

1. La modification d’un système en vue de son amélioration génère un déséquilibre: « le fait d’améliorer un paramètre « A » peut modifier ou altérer un paramètre « B ». Ainsi, toute modification d’une qualité du système entraîne la modification d’une autre qualité… qui génère à son tour la modification du système. Ce principe permet d’expliquer pourquoi lorsqu’une personne, un couple ou une famille viennent en thérapie, il y a une demande d’aide au changement, et en même temps une demande à ne pas changer afin de ne pas provoquer de déséquilibre. C’est ce qu’on appelle en jargon psy « le principe de résistance ».

2. La modification d’un système s’effectue souvent au prix au prix d’efforts et donc d’une plus grande consommation d’énergie.

-> Application aux relations familiales

Toute tentative d’améliorer une situation ou un comportement crée une nouvelle situation qui génère de nouvelles difficultés. Ces difficultés, en vérité, n’en sont pas: elles sont ressenties comme telles parce que fondamentalement, toute situation nouvelle exige de s’y adapter. Elle implique de se remettre en question, de trouver de nouvelles ressources, de faire des efforts afin de rechercher des solutions.

Améliorer un système c’est aussi faire face à l’inconnu, se rendre vulnérable. C’est se trouver obligé de dépendre de l’autre, et donc mettre à l’épreuve notre capacité de faire confiance à cet autre.

-> Paramètres indispensables au changement

  1. s’investir complètement: chacun apporte 100% de ses capacités et non pas 50%.
  2. renouveler régulièrement la source d’énergie nécessaire au changement, en particulier par le développement personnel
  3. apprendre à lâcher prise afin de ne pas renouveler les erreurs et consommer inutilement cette énergie nouvellement acquise. Comment? En apprenant à renoncer à ce que nous connaissons: nos mauvais réflexes!

-> Application à David et Sonia

Si Sonya prend conscience que l’éloignement affectif et physique va mener son couple au bord d’une crise grave, et si elle arrive à organiser ses soirées différemment, bref, si Sonya décide de changer, David se retrouvera en face d’un nouvel équilibre de son couple.

Il se peut qu’il trouvera difficile de gérer une femme entreprenante: qui sait à quel point elle pourrait changer et devenir entreprenante… peut être trop! Autre chose: si l’amélioration est réelle, il se sentira éventuellement obligé de déployer de gros efforts lui aussi. Et cela, il n’est pas forcément prêt à le faire. On voit donc comment tout changement (même en vue d’amélioration) va générer un déséquilibre, au moins dans un premier temps.

Des solutions au bénéfice de tous

-> Principe général

Chaque système est viable à condition d’être en harmonie avec son environnement.

-> Application aux relations dans la famille

La modification d’une situation ou d’un comportement est d’autant plus valable qu’elle est acceptable, et si possible bénéfique, pour la plus grande partie de la famille.

-> Pour David et Sonia

TRIZ appliqué aux couplesLa recherche de rapprochement physique attendu par David devra s’effectuer en tenant compte des sentiments et attentes de Sonya qui a un réel besoin de se coucher tôt. Il faudrait aussi qu’elle trouve dans ce rééquilibrage du couple un bénéfice personnel. Comme par exemple si elle s’organise pour faire dans l’après midi ce qu’elle fait d’habitude en se levant, ainsi que se lever un peu plus tard, cela a toutes les chances de lui convenir dans son quotidien. Ainsi, Sonia fera d’une pierre deux coups.

On aboutira bien, selon les principes du TRIZ, à un rapport satisfaisant entre les fonctions utiles et la somme des inconvénients pour le système ».

Principes des mouvements

-> Principe général

La modification de l’état d’une partie du système modifie l’état de tout le système; lorsque l’on bouge un côté de la balance, l’autre côté bouge aussi.

-> Quand la famille bouge… tout le monde bouge

Lorsqu’un membre de la famille modifie son comportement, un traits de caractère ou son style de vie, cela entraîne la modification chez un ou plusieurs de ses membres (pas nécessairement dans le même sens d’ailleurs).

Soit un principe A affirmant qu’une famille est un tout, et qu’un membre de cette famille est une partie de ce tout toute la famille bouge lorsqu’un de ses membres bouge. Il en est de même qu’un élément du puzzle fait partie de ce même puzzle.

C’est exactement ce qu’il se passe au cours d’une thérapie ou bien au moment où l’on trouve une solution à un problème: tous les efforts mis en œuvre pour changer une situation figée vont aboutir.

  • Je change ma façon de réagir: ils changent leur façon de réagir.
  • Je change ma façon de les regarder, ils ne me voit plus de la même façon.
  • Je bouge: ils bougent. Ce principe est vrai même si les membres de la famille sont à des milliers de kilomètres, c’est ce qui fait du développement personnel une discipline si palpitante).

-> Application aux Bentov

Simon Bentov est dépressif depuis maintenant 3 ans. Sur les conseils de sa femme et de ses enfants, il se met à apprendre la guitare et entreprend une thérapie. Six mois plus tard, Simon va beaucoup mieux, il vient de trouver du travail. Sa femme Rebecca elle, consulte un dermato pour un psoriasis qui réapparaît après 15 ans…

Depuis que Simon va mieux, Rebecca n’a plus à s’occuper de lui, et depuis qu’elle a plus de temps pour elle, une ancienne souffrance d’adolescence qui ne pouvait pas faire surface, s’exprime à présent à travers le psoriasis. Rebecca ne peut plus faire autrement que de s’occuper de cette douleur qui ressort maintenant « à fleur de peau ».

3) Conséquences et paradoxe: le désir de changement renforce l’immobiliste

-> Principe général

Soit un principe B affirmant que tout système tend à maintenir un état d’équilibre, alors, tout ce qui s’y oppose entraîne un mécanisme de résistance à ce changement d’état (au moins dans un premier temps).

Ma famille va résister à ma volonté et à mes efforts de changement, tout simplement parce que fondamentalement, personne n’aime que les choses changent (cela est vérifié même lorsqu’il y a une souffrance familiale). Ainsi, on va se retrouver dans la situation extrêmement bizarre où la famille va lutter contre le changement qu’elle admet comme étant pourtant vital et qu’elle désire ardemment. En fin de compte, quand une famille vient consulter, c’est souvent… pour ne rien changer! (Qu’on se rassure, les membres de la famille vont réaliser bien vite que le changement, c’est la vie, et accepteront par la suite ce changement d’équilibre).

–> Application au couple Bentov

Dès que Simon fait ses exercices de guitare, sa fille commence à se plaindre du bruit qui l’empêche d’étudier, et Rebecca objecte que pendant qu’il joue, il ne l’aide pas. Tant que Simon était replié sur lui même, sa femme gérait tout convenablement. Maintenant, elle le prend en grippe et ils se disputent de plus en plus… Elle lui a récemment crié: « mais où on irait si je me mettais à apprendre le piano »?!

-> Modification d’un trait de caractère

Autre exemple: si je me décide à comprendre ce qu’il se passe en moi lorsque je me mets en colère, j’apprends à ressentir et voir venir cette colère. Puis si j’apprends à l’exprimer autrement que de façon destructive, je vais nécessairement, en premier lieu, provoquer l’étonnement de mon entourage.

En effet, au cours de nos relations, les membres de ma famille ont appris à réagir à mes sautes d’humeur, à ma violence. Si mon comportement se modifie, cela va les déstabiliser puisque je les confronte à quelque chose de nouveau. Il va leur falloir trouver de nouvelles ressources, sortir de leurs habitudes, réagir et me regarder autrement… et là, l’homo sapiens moderne n’aime pas ça du tout! Il va se mettre à lutter contre cette intrusion dans son petit confort.

Méthodes de résolution de problème par le TRIZ

Modélisation d’un problème

1. Choisir une situation et décider ce qui pose problème (ou une relation, ou un trait de caractère).

2. Décrire cette situation de façon claire, en élaborant une phrase courte et concise

3. Définir l’objet: après avoir défini ce qui est à modifier, choisir le point principal du problème que l’on voudrait modifier. On appellera ce point « objet ». Définir cet objet et décrire sa fonction. La solution du problème doit venir de l’objet lui-même.

4. Décrire le paradoxe/contradiction créé par le problème. « Chaque problème peut se modéliser par une contradiction, un conflit à résoudre ». Pour être résolu, tout problème doit être reformulé de manière à apparaître sous forme d’une contradiction.

Définition d’un paradoxe

  1. l’objet X doit effectuer l’action A pour des raisons Y
  2. l’objet X ne doit pas effectuer (ou « ne peut pas ») l’action A pour des raisons Z

5. Définir ce qui devrait être modifié dans l’objet

  1. Choisir la qualité de l’objet que l’on voudrait éliminer si cela était possible
  2. Choisir la qualité de l’objet que l’on voudrait améliorer

6. Expliquer ce que serait une solution idéale au problème

Nous avons vu plus haut que toute tentative pour rééquilibrer une situation génère un autre déséquilibre. L’association Triz France remarque que : « la plupart des concepteurs choisissent alors une solution de compromis. La résolution du problème consiste à refuser ce compromis et de trouver une solution qui fera disparaitre la contradiction interne du système« .

Applications aux relations de couple

Situation n°1 de relation conflictuelle: le couple Rachel et Yts’hak Perets

1. Repérer une situation conflictuelle au sein du couple

La tension grandit entre Rachel et Yts’hak: ils ne passent pas assez de temps ensemble et chacun en veut à l’autre. Yts’hak se sent souvent éconduit alors que Rachel se sent harcelée. Finalement, Yts’hak éprouve de plus en plus d’anxiété à lui exprimer son désir d’intimité conjugale.

2. Définir le problème de façon claire et concise

Essai de définition n°1

« Je me sens rejeté lorsque tu me tournes le dos quand je viens près de toi dans le lit le lundi soir« .

Cet essai de définition du problème est plus précis que: « j’en ai marre que tu me fasses la gueule ». Être exact donne à réfléchir sur chaque mot définissant le problème, ce qu’il signifie et ce qu’il implique. Ainsi, dans le cas de Rachel et Yts’hak, on sera amené à expliquer les points suivants:

=> je me sens rejeté, peut signifier:

  • je me sens abandonné
  • tu ne m’aimes pas ou plus
  • je me sens humilié
  • cela me renvoie une image de moi-même qui m’est insupportable

=> « tu me tournes le dos », veut peut-être dire:

  • tu fais comme si je n’existais pas
  • tu verrouilles la communication
  • j’ai l’impression que tu m’interdis l’accès vers toi

=> « quand je viens près de toi », signifie-t-il:

  • et c’est déjà difficile de risquer s’entendre dire non
  • alors que je suis si timide
  • alors que tu sais que je déteste demander quelque chose ou exprimer un besoin, encore moins un désir
  • parce que cela me rappelle mon enfance quand ma mère ignorait mes demandes de câlins

=> « dans le lit », qu’indiquent ces mots, quelle est l’intention du mari?

  • est-ce juste pour la prendre dans ses bras?
  • a-t-il l’intention d’aller plus loin?
  • souhaite-il simplement passer un moment de complicité avec elle et parler?
  • pour elle, « dans le lit » a- t- il une signification que lui ne connait pas

=> « le lundi soir », faut-il entendre:

  • et même les autres jours de la semaine
  • alors que tu sais très bien que c’est le seul soir où je rentre avant 22h
  • j’ai peur qu’à l’avenir, tous les jours ce soit lundi

Essai de définition n°2

L’essai de définition n°1 est un peu long, il y a trop de paramètres. Choisissons le point qui est le plus douloureux et définissons le problème plus simplement: « Je me sens rejeté quand tu refuses mon désir« . Ou encore: « Je ne te sens pas disponible le seul soir où moi je le suis« .

3. Définir l’objet (l’élément de la relation qui pose problème)

Quel est l’élément principal qui empêche le but recherché de se réaliser (à savoir l’intimité conjugale)? Dans notre exemple, posons pour notre exemple que c’est Rachel qui est l’objet de qui viendra la solution. Étant entendu que le problème exposé par son mari peut parfaitement venir de lui en vérité (il est agressif et lui met une grande pression quand il veut une intimité par exemple).

4. Définir un paradoxe du problème

Rappel de la définition d’un paradoxe: un objet X doit effectuer une action A pour des raisons Y et en même temps ne pas l’effectuer pour des raisons Z. Ici, le paradoxe serait « Je peux te retrouver le lundi soir parce que c’est mon seul soir de libre. Je ne peux pas te retrouver parce que tu es fatiguée« .

5. Définir ce qui devrait être modifié dans l’objet

-> Trouver un facteur bloquant l’objet (les tentatives de rapprochement)

L’évolution favorable d’une situation ou d’un comportement dépend de l’élimination sinon l’amoindrissement du facteur bloquant. Exemples de facteur bloquant:

  • Rachel va toujours se coucher à 9 heures (alors que Yts’hak est en pleine forme)
  • Elle n’arrive pas à s’organiser pour passer du temps avec Yts’hak le lundi soir (alors qu’il ne rentre tôt que ce soir là
  • Rachel ne voit pas combien Yts’hak se sent humilié et souffre qu’elle aille se coucher sans rien dire (Si elle en avait conscience, elle chercherait une solution).

–> Proposer des éléments qui amélioreront l’objet (leur relation).

Il faudra proposer des solutions qui tiennent compte des éléments bloquants (la nécessite de trouver un moment et un environnement sécurisants pour communiquer régulièrement et celle d’aménager du temps de libre).

Exemples de facteurs améliorant les chances de rencontre le lundi soir

  • Rachel va essayer de se reposer en rentrant du travail le lundi, afin d’être en forme le soir
  • Elle ira elle aussi vers Yts’hak, montrant une attitude plus accueillante, voire plus entreprenante
  • Rachel va préciser à Yts’hak de quelle façon elle aime être sollicitée

6. Décrire la situation idéale

Rachel crée elle aussi et accueille les moments d’intimité du lundi soir (et plus, si affinités).

Situation n°2 de relation conflictuelle: le couple Raphaël et Sarah

1. Repérer une situation conflictuelle

La fréquence des visites aux parents de Raphaël est au centre du conflit. Raphaël se plaint que Sarah n’est jamais disponible le week-end quand il prévoit de leur rendre visite. Pour Raphaël, il n’est pas question que Sarah ne vienne pas: les grand parents cela se voit en famille! Chacun accuse l’autre de mauvaise volonté et d’égoïsme.

2. Définir le problème de façon claire et concise

Raphaël pense qu’ils ne rendent pas visite ensembles à ses parents assez souvent.

=> Définir le mot « rendre visite »: passer plus souvent un moment avec mes parents en compagnie de mon conjoint et de mes enfants.

=> Définir le mot « ensembles »: Raphaël tient absolument à ce que toute la famille rende visite à ses parents toutes les semaines. Sarah objecte qu’elle n’aurait alors plus de temps de libre, ne serait-ce que pour aller voir ses propres parents.

=> Définir le mot « plus souvent »: quelle fréquence? Raphaël aurait voulu toutes les semaines. Sarah, elle, ne veut pas: elle va déjà voir ses parents tous les 15 jours, cela ne lui permettrait pas de garder suffisamment de week-end libres. Elle est d’accord pour aller chez ses beaux-parents une fois par mois. Le débat fut dur entre Raphaël et Sarah, car Raphaël ne s’imagine absolument pas annoncer leur décision à ses parents. Il a peur de leur réaction et en veut à Sarah.

3. Définir l’objet, quelle est sa fonction?

Prenons « les visites » comme objet du litige et « les grands-parents passent du temps avec leurs petits enfants » comme sa fonction. (il est évident que l’objet et la fonction de l’objet peuvent être différentes selon les familles).

4. Définir un paradoxe du problème

  1. Raphaël veut rendre visite à ses parents toutes les semaines parce que ses enfants doivent voir leurs grand-parents.
  2. Raphaël ne peut pas rendre visite à ses parents toutes les semaines parce que ses enfants doivent aussi rendre visite aux parents de sa femme et se garder du temps libre.

5. Définir ce qui devrait être modifié dans l’objet

-> Trouver un facteur bloquant l’objet

Nous en avons relevé 3. Or, on ne peut résoudre de problème que si l’on se concentre sur un seul problème. (C’est la plus grande des difficultés que je rencontre en conseil conjugal et familial). Puisqu’il nous faut en choisir un choisir un seul, nous concentrerons l’exercice sur le facteur n°1.

  1. le nombre de déplacements chez les grands-parents: Sarah ne veut pas aller chez ses beaux-parents tous les 15 jours, c’est trop; une fois par mois lui suffit.
  2. la longueur du temps passé à chaque visite (toute l’après-midi du dimanche et parfois tout le Chabbat)
  3. l’obligation de rendre visite aux grands-parents tous ensembles: David peut parfaitement aller voir ses parents avec ses enfants sans sa femme.

-> Proposer des éléments qui amélioreront l’objet

  • on tentera d’aller les voir tous les 15 jours
  • on leur suggérera de venir eux aussi
  • on tentera d’améliorer la qualité des visites
  • on remplacera une visite chez les grand parents par une visite virtuelle via Skype

6. Décrire la situation idéale

L’idéal pour le père Raphaël serait que les enfants aient un contact toutes les semaines avec leurs grand-parents paternels. Comme son nom l’indique, c’est la situation idéale. Bien que n’étant pas possible, les mots de la définition donne déjà une résolution possible du problème: il faut qu’il y ait un contact toutes les semaines; il peut donc se faire par téléphone, web cam, courrier… au moins une semaine sur deux.

On voit qu’une fois le problème posé de façon précise, les solutions apparaissent d’elles-mêmes. (Dans cette rubrique, nous n’élaborerons pas de solution approfondie, le but étant de proposer une façon d’aborder une difficulté dans le couple et dans la famille).

Témoignages

=> Arrivé sur votre site à partir du mot-clé TRIZ, permettez-moi de vous féliciter de votre présentation. Même si je n’y ai pas retrouvé de mention explicite des principes heuristiques de Genrich Altsuller, les exemples sont clairs et intéressants. Claude Meylan cm-consulting.ch 02/04/2007

Oui, il est clair que cet article ne propose pas de suivre le TRIZ de façon rigoureuse mais juste de s’en inspirer. Je renvoie d’ailleurs aux meilleurs sites de TRIZ pour ceux qui voudraient se former. Merci pour vos compliments Claude 🙂

=> Entre créativité et génie: le vélo d’Izhar Gafni.

Un article de Malka Barneron © copyright 2005-2020
Pour consulter ou témoigner sur ce sujet

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