Le mariage juif en crise – Une liberté possible?
Vous avez l’habitude de lire sur ce site des clarifications parfois rudes, mais toujours claires sur la responsabilité des uns et des autres dans le nombre effrayant des divorces dans nos communautés. Et je parle ici des communautés traditionalistes et religieuses que je reçois surtout, et dont je connais bien la vie et les valeurs.
Mon expérience met en relief 4 sources fondamentales de dégradation du couple et de la structure familiale juive.
Banalisation des violences conjugales. Il y a les coups « qui se voient », allant du coup de poing à la mort. Et il y a ceux qui ne laissent pas de bleus visibles mais qui détruisent l’estime et la confiance en soi, les relations avec les enfants, l’efficacité et l’épanouissement au travail.
Ces petits coups et paroles dégradantes qui humilient. Les obscénités bien sur, mais plus discrètement, les allusions à la beauté, la féminité et la virilité, et au désir. Toutes ces remarques et insultes répétées, souvent quotidiennes. Celles qui tuent lentement ceux qui les entendent et ceux qui les profèrent. Ou encore celles qui portent atteinte à l’image de soi.
- tu n’es pas un homme,
- personne ne voudra jamais de toi si tu divorces
- il n’y a pas de téchouva pour toi
- même un chien ne voudrait pas te toucher
- etc.
Ce drame est bien réel puisque qu’il est devenu la priorité du consistoire de Paris qui place comme urgence absolue la lutte contre la violence conjugale !
1. Intrusion de la belle-famille
Intrusion dans les choix de vie des enfants
Intrusion dans l’organisation du mariage, qui n’est plus celui des fiancés, mais celui de leurs parents, Intrusion dans le choix de la communauté dans laquelle ils devraient vivre, l’éducation, la façon de s’habiller, le choix des écoles, du Rabbin, etc. Les parents de jeunes adultes ne devraient avoir qu’un seul droit, celui de se taire et de ne jamais conseiller, sauf la demande d’aide est claire. Ils ne devraient jamais intervenir non plus, (en dehors de tout danger grave, et encore, il reste à déterminer comment).
Dire du mal du conjoint
La médisance dites par les familles et belles familles sur le conjoint, les critiques, les remarques, les phrases à double sens.
Exemple de phrase assassine : Il n’aime peut-être pas étudier tant que ça (sous entendant : on a toujours su que ton mari n’était pas fait pour le Kolel).
Autre exemple : elle a toujours préféré les foulards (il faut comprendre : la perruque, témoignage d’engagement véritable, ce n’est pas son truc), etc.
Présence des familles trop fréquente
La présence quotidienne ou hebdomadaire des parents dans la vie de leurs enfants mariés est une catastrophe ! En côtoyant sans cesse vos enfants mariés, vous remplissez leur espace vital si fragile, vous envahissez leur intimité, et finalement, cela va même perturber leur sexualité. Ils ne savent plus qui croire, vous ou leur petite voix intérieure.
Ils ne savent plus comment aimer, comment être parents, ils s’éteignent doucement dans les meilleurs des cas, quand ce n’est pas de façon violente en entrant en dépression ou en développant des maladies chroniques.
La situation est urgente : nous devons diffuser ces vérités et cet état des lieux de notre communauté. Il y a des choses à faire en priorité si nous ne voulons pas voir notre société s’écrouler. L’été commence et l’on sait combien cette période est propice à exacerber les tensions et précipiter les divorces « de la rentrée ».
2. Cannabis et alcool
Leur consommation est en progression significative. On observe une augmentation de l’utilisation quotidienne de ces substances. On fume et on boit pour se sentir mieux. Mais l’utilisation d’un outil extérieur à soi empêche de trouver, en soi-même, des solutions durables au mal-être personnel et dans le couple.
Ces drogues ne sont pas des « drogues douces ». La consommation de cannabis perturbe la connectivité des neurones, multiplie le risque de souffrir de troubles mentaux, et détériore réellement le cerveau. Les effets les plus connus sont la diminution de la motivation et de la mémoire, altérations du système cognitif, de l’attention, difficultés à prendre des décisions. Au niveau psychologique : crises d’anxiété, rigidité du comportement, sensation d’être dans une bulle, dans une réalité parallèle.
3. Consulter le rabbin
Les rabbins, dont la place n’est pas toujours bien définie, n’ont pas le réflexe de recommander les couples en souffrance auprès des professionnels du couple et de la famille. Au lieu de cela, ils sont encore nombreux à jouer aux apprentis sorciers et proposer leur aide alors qu’ils n’en ont ni la formation, ni les compétences. Certains cadres des consistoires et responsables communautaires commencent à prendre conscience de la tragédie, mais on est encore loin du compte.
4. But dévoyé des lois du mikvé
On entend encore trop souvent que les lois du mikvé sont « LA » solution à la mésentente conjugale et la prolifération des divorces. Comme pour toutes les mitsvot, respecter ces lois s’accompagne de la bénédiction divine, mais, comme toutes les mitsvot, les lois de Nidah ne sont pas une baguette magique. Un nombre considérable de couples se retrouve pris dans la tourmente et assailli de problèmes bien que respectant ces règles.
Si l’équation était si simple, ça se saurait.
Si seulement c’était si simple !
Comment croire que le simple fait de respecter toutes les lois de Nidah peut remplacer le travail de:
- communication en apprenant à s’écouter et se respecter
- résolution des conflits
- compréhension l’évolution de votre conjoint
- acceptation (amour ?) de sa différence
- capacité à soutenir et accompagner son développement personnel
- construction du lien qu’un homme et une femme sont obligés d’effectuer dès le 1er jour de leur rencontre
- se remettre en question et changer sa façon de voir les choses et de réagir
- faire des efforts pour aimer mieux et plus
- se respecter et respecter l’autre
- parvenir sans heurts à faire accepter qui l’on est
- prendre soin de sa liberté et de son autonomie
- Vigilance et amélioration de l’entente sexuelle, etc.
D.ieu a mis 6 jours à créer son monde et nous voudrions qu’une seule action, le mikvé, construise le nôtre ? Je connais les lois du mikvé, et j’en connais la sainteté, ne vous méprenez pas. Ne vous lancez pas dans une chasse aux sorcières, pas tout de suite, lisez jusqu’au bout !
Une confusion problématique
Et je m’adresse ici encore aux rabbanim et cadres religieux communautaires hommes et femmes. A ceux qui diffusent cette croyance que respecter les lois du mikvé est la condition unique et suffisante pour que la relation de couple soit belle et saine. Ce faisant, ils présentent la Torah comme un ouvrage de recettes magiques alors qu’elle est un Livre de réflexion que chacun doit mener en son for intérieur et avec authenticité. S’approprier cette étude n’est pas une option et il est hors de question d’avaler des couleuvres, sauf si l’on aime ces petites bêtes.
Pire encore : combien d’hommes et de femmes ont fait sur le conseil du rabin un « bébé réparation » parce que vous leur aviez dit que ce bébé amènerait la bra’ha alors que c’est la confusion qui s’est installée.
Entre judaïsme et magie
Respecter les lois de Nidah, cela ne sauve pas un couple, cela ne le met à l’abri d’aucun conflit majeur ni d’aucun effort à investir. Vous avez le droit d’encourager la bra’ha à se dévoiler dans les couples grâce au respect de la mitsva du mikvé, vous n’avez pas le droit de raconter que cela est suffisant : un bon chalom bayit c’est bien plus complexe que cela. Et chez vous, comment ça se passe ?
De même que l’eau est indispensable pour la vie, mais qu’elle ne saurait, seule, nourrir un être humain, de même les lois du mikvé ne peuvent être le seul outil qu’un couple doit utiliser pour aller bien.
Quelques solutions simples
Modifier les programmes scolaires
Commencer dès le plus jeune âge à inscrire nos enfants dans des ateliers de communication où ils apprendront à mieux s’exprimer, savoir écouter vraiment et vérifier ce qu’ils comprennent bien leur interlocuteur. Les enfants sont remarquablement intelligents et rapides ! Ils sont la base et les garants du changement puisque la violence est un déficit de paroles : quand on ne sait pas s’exprimer, on hurle, on humilie et l’on frappe.
Formation pré nuptiale renforcée
Proposer une formation au Chalom Bait sérieuse et peu être sur plusieurs semaines aux hommes lors du mariage religieux. Trier les enseignants qui n’ont pas fait de formation, et ceux qui ne savent pas de quoi ils parlent en diffusant des absurdités aux jeunes mariés sur l’amour, le sexe et le devoir des femmes. (Les femmes sont encore très nombreuses à penser que c’est leur devoir de satisfaire leur mari quand et comme il le souhaite).
Choisir les cadres communautaires
Radier les enseignants, directeurs d’écoles, rabbanim et cadres qui s’occupent de Chalom Bait sans formation, qui n’ont pas fait de travail sur eux-mêmes en général, et sur leur couple en particulier. Proposer des formations obligatoires, sérieuses, reconnues, des formations continues et des supervisions avec possibilité de remettre en question la validité de leur titre et de leur fonction.
Diffuser les articles concernant
- la violence conjugale et le principe du dépôt de plainte
- la protection de la femme et de l’enfance
- où s’adresser en cas d’addictions
- gérer les comportements limites d’utilisation de l’alcool durant les farbringuen et kidouche du chabbat matin à la synagogue
- le droit à la contraception : 100 % de femmes religieuses frôlent l’épuisement physique chronique et rien n’est dit pour diffuser des informations sur le contrôle des naissances.
La liberté dans le couple
Le Pessa’h du couple : des idées pour le Séder
La liberté passe par la liberté de parole… Encore faut-il savoir parler, et que celui à qui nous parlons sache écouter. Plaidoyer pour mieux communiquer en général, et dans le couple en particulier !
Le judaïsme explique que le monde fut créé avec 10 paroles
C’est dire si parler est important, et s’il est vital de bien le faire. Combien d’entre nous savons nous exprimer. Combien d’entre nous parlons vraiment, simplement et clairement de ce que nous pensons et ressentons vraiment.
- Pourrions-nous être plus authentique, moins avoir peur de parler ?
- Pourrions-nous décider que cette année, nous allons parler.
- Peu importe la façon dont nous serons entendus, peut importe si celui qui va nous entendre va apprécier le message, nous allons parler.
- Parler, libérer la parole, surtout quand Pessa’h et le vent de liberté sont là, et pourquoi pas ?
OK pour parler à l’autre me direz-vous, mais parler de quoi ?
Et bien déjà de donner à notre conjoint les clefs de la façon dont nous fonctionnons. Souvent, nous pleurons et nous lamentons comme les hébreux jadis, de ne pas être compris !
Apollinaire disait : « j’ai longtemps cru qu’on ne m’aimait pas alors que c’est moi qui aimait mal« . Nous aimons mal et sommes mal aimés…. Plus que pas aimé du tout d’ailleurs. Mais s’il en est ainsi, c’est que nous n’informons pas celui que nous aimons de la façon dont nous voulons être aimé. Tout comme nous ne comprenons pas comme lui, il nous aime.
Et bien dans le couple, c’est ce que nous faisons : nous attendons que l’autre nous connaisse, qu’il nous devine. Mais non seulement nous de lui donnons pas la clef : nous la jetons ! Ce Pessa’h, j’apprends à m’exprimer !
Puis Dieu créa une phrase de ralliement : le schéma Israël
Le Schéma Israël est à la prière juive ce que le candélabre est au symbole du peuple juif et d’Israël. Le schéma, que nos ancêtres, à travers les générations et les territoires, répétaient pour se souvenir d’où ils venaient, qui ils étaient et pour baliser l’avenir. Pourquoi le shéma ? Pour nous demander d’écouter. Et si nous ne le savons, pas, pour apprendre à écouter. C’est si important que nous le répétons 3 fois par jour.
Pessa’h c’est la liberté, se défaire de ses chaines
Mais quelles sont les chaines des couples ? Qu’est ce qui nous plombe ? Dans notre façon de penser, de désirer, de regarder, de créer du lien et de l’amour ? Sans développer tous ces points, je listerai les chaines suivantes :
- exiger de l’autre
- vouloir le changer
- vouloir qu’il vive son judaïsme comme nous nous le pensons
- vouloir être son guide spirituel, son psy, son maître
- vouloir imposer sa famille, rejeter la sienne
- décider sans compromis de l’éducation des enfants
- imposer nos choix financiers
- refuser de consulter quand ça va mal
Vous me direz mais alors qu’est-ce qu’il reste ?
Juste d’aimer l’autre et de vouloir le connaitre, vouloir son bien, qu’il développe ce qui est bon pour lui, qu’il devienne la meilleure version de lui-même. Être loyal, respecter le contrat moral et affectif que nous avons signé sous la ‘houpa. Ezer kenegdo, עֵזֶר כְּנֶגְדּוֹ, c’est peut être ça.
Je pense donc je suis ? Pas seulement !
– je parle donc je suis
– j’écoute donc je suis
J’ose parler et écouter celui que j’ai choisi pour être le parent de mes enfants, mon compagnon de vie, mon amour… Et si c’était cela le message de Pessa’h!
Comment dépasser les problèmes
Nissan, veille de Pessa’h
Alors que le peuple juif se prépare à « passer par dessus » ses chaînes (selon l’explication du mot « Pessa’h »), certains couples ont le sentiment que les leurs pèsent un peu plus lourd chaque année.
Se libérer de nos chaînes
En Égypte nous avons fui l’esclavage. Chaque Pessa’h, nous sommes censés nous libérer de nos chaines (symbole de l’attachement morbide), individuelles et dans nos relations. Nous libérer d’une façon toxique de construire des relations, qui nous enchaîne et nous plombe.
Se libérer de nos liens
Se libérer de nos liens. Le terme « liens » évoque plutôt un attachement positif, emprunt de joie et de plénitude. Lorsque, durant le Séder, vous évoquez ce concept, le transformez-vous en un slogan qui signifie :
- Passer par dessus les épreuves après les avoir affrontées ?
- Zapper les conflits dans le couple ou avec nos enfants ?
- Passer par dessus le fait que nous sommes bien responsables de la médiocrité de nos relations et de l’insatisfaction de nos vies ?
- Passer par dessus le respect de nos besoins, en particulier pour se soumettre, par peur du conflit ou par peur de déplaire ?
Pour les jeunes mariés, le départ de la maison parentale qui semblait mener vers les sommets de la liberté, se transforme bien vite en arène romaine, dans laquelle chacun des conjoints se débat pour échapper au contrôle de l’autre. Avec parfois une profonde sensation d’étouffer. Pour sortir de l’impasse, il est indispensable de comprendre 2 principes et de les travailler avec confiance, optimisme et ténacité.
1. Quel équilibre faut-il chercher?
Le but n’est pas de changer l’autre
Par exemple, le rendre plus religieux, plus mince, plus entreprenant, plus viril, plus attirant, plus sexy, etc. Il est clair que le but du jeu est au contraire « juste » d’accompagner, de partager et de rendre heureux notre partenaire de vie, le plus possible selon ses critères à lui, et non selon les nôtres.
On peut changer la relation, la façon dont nous sommes en lien avec lui. On peut exprimer ses besoins, parler, demander : on ne peut guère le changer, lui (et dans ce cas-là reste à savoir comment.
C’est à nous de trouver l’oxygène qui nous manque
Et remplir notre vie d’activités gratifiantes et passionnantes
Si nous avons un manque, nous devons en parler. Et si notre conjoint ne peut nous donner ce dont nous avons besoin (du temps, des projets, des idéaux), il est vraiment important de les prendre ailleurs.
C’est cela la liberté dans le couple. La liberté c’est cesser d’attendre qu’il nous invite à partager nos centres d’intérêts avec nous. C’est soit lui demander de façon claire et frontale, soit se contenter de prendre soin de nos besoins, seul ou avec une autre personne.
Se libérer d’attentes non légitimes
Il est légitime d’être aimé de l’autre. Il n’est pas légitime d’exiger qu’il ait du plaisir à passer du temps avec nos parents par exemple. Comme ça ne l’est pas d’exiger qu’il partage nos convictions, soit ému de ce qui nous émeut et fonctionne de la même façon que nous dans nos relations.
C’est à nous à expliquer
Il est interdit d’exiger. Pas de demander à partager, pas d’exprimer ce qui nous ferait du bien, pas d’oser déclarer « j’ai envie de faire cela avec toi« … Ha ! Oser révéler comment nous voulons être aimé de lui. Lui enseigner ce qui nous blesse et épuise notre énergie, mais aussi ce qui nous touche et nous enflamme.
À quoi cela sert-il ? Cela libère des sentiments qui sont alors partagés et non tenus en laisse.
Enfin, c’est à nous à consulter
Si notre souffrance est trop grande et si nous ne nous en sortons pas seul. C’est encore à nous de faire bouger les choses si notre conjoint ne le veut pas. L’essentiel étant que l’un des deux change l’équilibre du couple (en apprenant à mieux communiquer par exemple). Puisque quand l’un bouge, c’est toute la relation de couple qui bouge. Agir ainsi libère des croyances que rien ne peut changer et qui nous polluent. Cela libère la conviction que nous sommes condamnés à souffrir dans notre couple (combien de fois ai-je entendu : je m’y suis fait, j’ai compris que c’est mon destin).
2. Pessa’h et libérer l’esprit
Voir avec clarté
Le Pessa’h du couple, sa liberté, passe nécessairement par une prise de conscience de ce qui nous fait mal et par la décision d’en parler. Et c’est exactement ce qui fit D.ieu : il nous fit prendre conscience de notre esclavage, de l’encombrement de nos esprits.
Alors posons -nous la question: à quel point notre relation conjugale est-elle engourdie? Voyons-nous les bonnes choses ou notre vue est-elle brouillée?
Accepter le changement
Puis D.ieu créa les 10 plaies, qui furent autant de tremblements dans le cerveau des Hébreux; des choses qu’ils n’avaient jamais vues se sont produites, changeant leur champs de vision à 360 °!
Ensuite, Il les fit bouger: 20% des hébreux se préparèrent à s’enfuir d’Égypte, mais ils n’eurent pas beaucoup de temps (si peu en fait que le pain n’eut pas le temps de lever). Cette précipitation peut nous enseigner que la liberté doit se vivre ici et maintenant; on ne programme pas de devenir libre un jour, on peut le devenir dans l’instant! On peut renoncer à la prison dans laquelle notre couple vit: il suffit de bouger puis de se mettre en route. Juste agir « autrement ».
3. Libérer la parole
Pessa’h n’est pas juste la fin de l’esclavage
Le ‘houmache (Deutéronome 4 : 9-13) rapporte : « D.ieu vous parla du milieu du feu« . Pessah c’est la sortie d’Égypte, le symbole de la liberté. La tradition juive nous dit que Dieu déclencha les 10 plaies et ouvrit la mer rouge… On imagine le chamboulement des sens que cela du être. S’Il n’avait fait que cela, dayénou, cela nous aurait suffit ! Mais là n’était pas le but : ce n’était que la préparation au Don de la Thora. Et Il la donna afin que les hommes écoutent (Shéma Israël, Écoute Israël, qui est la déclaration de judéité des juifs du monde entier). Pour que les juifs écoutent, et pour qu’ils s’entendent…
Une alliance avec l’acte d’écouter
Et s’Il choisit de parler aux hébreux, s’Il choisit la parole, c’est parce qu’elle est créatrice et libératrice. Briser ses chaînes, c’est avant tout s’exprimer et affronter la difficulté de parler de soi. Puis c’est laisser parler l’autre, et l’écouter : schéma!
Puis la parole et l’écoute se succédant, nous commençons à donner un sens à cet échange. Une énergie se créée. Nous nous autorisons à être touché par l’autre et lui enseigner qui nous sommes, avec courage, sincérité et émouna que Dieu est dans « l’affaire » et nous aide dans ce projet sacré.
Jacques Salomé a écrit : « en ne voulant pas te faire de peine, je t’ai fait beaucoup de mal« . Osons-nous parler, osons-nous donner à notre compagnon de vie la clef pour qu’il nous connaisse, qu’il nous aime mieux et plus. Car comprenons bien ceci : nous n’avons pas le choix ! Il faut le faire… Sous peine de lui faire beaucoup de mal. Ouvrons-nous à lui et libérons les mots.
Risqué ? Oui, c’est vrai : donner c’est « risquer perdre », mais c’est aussi un merveilleux challenge… C’est peut être cela, Pessa’h dans le couple.