Sexualité et présence divine
Ohel Ra’hel chap 2 : Kedoucha et perfection dans les Mitsvot ha Bait
Le mariage des fiancés, mariage avec Dieu
Le mariage des fiancés ressemble à celui qui unit Dieu et les Bnéi Yisrael
Nous avons vu dans le chapitre I que la relation sexuelle symbolise et rassemble en un seul moment tout ce qui constitue la relation de couple. Prendre conscience de cela va nous permettre de comprendre que la Présence divine se trouve bien là [ici et maintenant] au moment des relations conjugales: « quand l’homme s’unit à son épouse, la Che’hina réside sur eux » (Sotah 17a, Rambam : Igueret Hakodeche leharambam chap2)
D’autres écrits témoignent aussi de la similitude entre le mariage entre les fiancés et le lien qui unit Israël et la Thora, comme le commentaire de Rachi sur le passouk 2:1 de Chir Hachirim rapporte: »Le jour de son mariage et le jour où son cœur s’est réjoui ». Le jour de son mariage: il s’agit du « mariage » entre Dieu et Israël qui eu lieu lors du don de la Thora. Le jour où son cœur s’est réjoui: il s’agit du jour de la construction du Beth Hamikdach. (Ta’anit, Michna 4,8)
La relation entre Dieu et les Bnéi Ysrael est également représentée par les Kerouvim et qui symbolisent l’amour d’un homme et d’une femme. (Yoma 54a)
C’est en raison de la présence de ces deux chérubins que le Saint des Saints est appelé « la chambre à coucher qui est dans la Maison de Hachem »! Mela’him II (11, 2). On voit que la Thora ne craint pas d’utiliser la relation sexuelle pour enseigner le plus haut niveau de relation existant. C’est l’amour entre l’homme et sa femme qui le représente le mieux, au moment où ils s’unissent. On peut désormais comprendre comment l’amour et de l’union forte qui unit un homme et une femme fait résider la Ché’hina sur le couple.
De même les dinim et recommandations de Tahara Hamichpa’ha, lois de pureté familiale, ressemblent aux lois qui régissent la relation entre Dieu et les Bnéi Israël. Par exemple, la Thora dit que la relation entre l’homme et de D.ieu doit être emprunte de joie et de bonne volonté. Devarim (28, 47). Le Rambam emploi lui aussi le mot joie, rappelant que la relation entre les époux doit s’effectuer avec »leur bonne volonté et leur joie » à tous les deux. (Déot 5,4)
Présence divine pendant l’union
La Che’hina réside sur le couple lorsque l’union s’accomplit dans une atmosphère de joie et de bon cœur. Plus encore, en observant la façon dont une prophétie se manifeste, Rambam observe: « L’esprit prophétique ne peut survenir dans un climat de dépression ou de nonchalance, mais [uniquement] de joie ». (Yessosei Hathora 7, 4a). Plus loin, concernant la MdO, le Rambam dit « ils ne devront être, ni saouls, ni ramollos, ni dépressifs, mais [ils devront accomplir la MO] avec le consentement de l’un et de l’autre, et dans la joie » (Deot 5,4)
Travailler dur pour construire le lien
Seul le travail personnel et les efforts investis par les époux construisent un lien fort. Ce sont les efforts des époux, grâce à une étroite collaboration, qui leur permet d’achever le travail de perfectionnement et d’être enfin un être complet. Dans la tache sacrée qui façonne l’amour entre un homme et sa femme, il y a 3 partenaires: Dieu et les 2 époux (Niddah 31a). Ce qui démontre, explique Rambam, »qu’une union convenable est Kadoche et pure ». Car si ce n’était pas le cas, comment Dieu s’associerait-il à un acte vil?! (Igueret hakodeche)
« L’Alliance Sainte » dont il est question ici ne peut en aucun cas s’obtenir par le biais d’actes anodins, insignifiants ou sans profondeur: les époux doivent créer leur couple « eux-mêmes », et aboutir à cette union particulière qui se révèle lorsque qu’ils deviennent « Un ».
C’est à ce moment là que Dieu s’associe à eux afin de façonner le couple en être complet. Ainsi qu’il est écrit: »Mâle et Femelle Il les créa… et Il appela leur nom »Homme [être humain] » … (Béréchit 5,2). L’appellation de « homme » est ainsi donné au couple lorsqu’il ne forme qu’un, c’est à dire, au moment de l’acte sexuel.
Union conjugale et vitalité des enfants
Conséquences possibles de l’union du couple sur les enfants à naître. Lorsque le couple est un, et que de son union va se former le fœtus, et avec l’aide du 3ème partenaire (Dieu), naît un nouvel individu qui possède en lui tout ce qui était présent au moment de la fécondation: l’unité du couple et le travail de perfectionnement obtenu grâce aux efforts de ses parents.
Le Zohar confirme cette vision des choses: »Au moment de l’union du couple, ils deviennent un seul corps: un corps unique et une âme unique; c’est alors qu’ils sont appelé par le mot »être humain ». Puis, le Saint béni soit-il les bénit et y place une âme« . (Vayikra 80.b)
En clair, la progéniture d’un être humain n’est pas établie selon le même principe que le reste des êtres vivants. L’homme est créé d’après un schéma divin: il ne pousse pas à partir d’une simple graine qui prendra racine. L’être humain idéal provient d’actes empreints de toutes ces notions- à la fois de développement personnel, de travail du lien qui unit le couple, et de la conscience de la présence divine. C’est selon ce principe que l’état de perfection atteint par les parents peut permettre la création d’un enfant parfait.
Renforcer la présence divine
Ce n’est donc que par des efforts que l’on peut tirer bénéficie de la MdO. Nos Sages expliquent: »S’ils le méritent, la Présence Divine régnera dans leur couple, sinon, un feu אש les consumera » – (Sota 17a).
Explication : un homme en hébreu se dit « Iche – איש » et une femme « Ichah – אשה ». Dans chacun de ces mots se trouve les lettres du nom de Dieu en hébreu י et ה . Ces 2 lettres אש forment le mot « Eche » qui signifie « feu ». Si entre un homme et sa femme ne vit pas aussi la notion de Dieu ( י et ה), alors reste le feu qui brûle et qui consume.
La première tâche du couple est d’éveiller l’amour et la joie au moment de la relation. Ils doivent également affermir leur confiance que la Che’hina est au milieu d’eux. Ils doivent renforcer leur prise de conscience de la place élevée qui leur est faite en tant que bâtisseur du peuple juif.
Travail des Midot (qualités humaines et de coeur)
Il est évident que le couple doit particulièrement faire attention à travailler ses Midot puisqu’elles affectent l’ensemble de leur relation. Et que c’est à cette condition que la Che’hina réside dans un foyer. De mauvaises midot et un lien conjugal défectueux rendent la Présence Divine impossible.
Dieu s’intéresse-t-il vraiment à cela
Est-il vraiment exact que la présence divine est là au moment de la relation sexuelle? Le principe de la Présence Divine au moment du rapprochement physique des époux posa un problème particulier au prophète Bil’am. Il ne parvenait pas à comprendre comment Dieu pouvait être présent à ce moment là qu’il jugeait en dehors des choses divines. Il disait: « celui qui est Pur et Saint, et dont les serviteurs sont purs et saints, pourrait-Il regarder ces choses-là? ». Aussitôt après avoir déclamé cela, il devint aveugle (Niddah 31, a), ce qui symbolise par là même son incapacité à voir ce qui est vrai.
Plus que cela, la remarque de Bil’am renfermait en soit un comportement malveillant envers les Bnéi Israël; ses mauvaises Midot, son »mauvais œil », son esprit arrogant et son amer cupidité (Avot 5,11) étaient de celles qui détruisent les relations humaines et mettent en doute le fondement de la Kedoucha de la relation sexuelle (alors que celle ci doit être basée avant tout sur la générosité et l’amour).