Sainteté de la relation intime

 Ohel Ra’hel chap 1 : ce qui mène à une relation parfaite dans le mariage 

La relation intime redonne l’élan du début du mariage

L’essence du mariage perdure grâce à la relation intime. Les Bénédictions des Nissouim, parlent de la joie créée au moment du mariage, car le mariage transforme chaque membre du couple en un être complet. En effet, le couple est le prolongement de Adam Harichone (le premier homme, Adam).

Commentaire personnel : celui-ci n’était pas un homme, mais une créature pré- humaine, si l’on peut dire, contenant en elle à la fois le masculin et le féminin, et dont le visage avait deux faces : une face féminine et l’autre masculine.

Ainsi, lorsque l’homme et la femme s’unissent, il sont à nouveau « un ». Cette configuration n’existe que et uniquement au moment où l’homme s’unit à sa femme. C’est alors qu’ils s’apparentent au premier être humain du début de la création du monde. (Be’ér Hagolah, He’er cheni).

a) La Bénédiction des Nissouim parle de la joie

Les nissouïm parlent de la joie créée au moment du mariage, du fait que le mariage transforme chaque membre du couple en un être complet, et des différents niveaux de joie: « D.ieu qui crée allégresse joie, plaisir, gaieté, amour, amitié, la paix net camaraderie« . Mais faut-il déduire que la  Kedoucha et la joie vécues par le couple s’arrêtent une fois la période du mariage terminée, ou bien les Nissouim font-ils allusion à l’atmosphère constante qui devrait régner dans un foyer juif tout le temps que dure leur vie commune?

C’est l’analyse des bénédictions qui vont nous donner la réponse.

b) La Bra’ha des Kidouchim parle de la relation sexuelle

Si l’on analyse bien les bénédictions de la ‘houpa, on est a priori surpris qu’elles fassent référence à l’acte sexuel de façon aussi claire: « et Il nous a permis celle /celui) avec qui je me marie, grâce à la ‘Houpa et aux Kedouchim ». Ce qui démontre la suprême importance des relations sexuelles dans le mariage.

C’est dans la kétouba, le contrat de mariage, qu’est mentionnée explicitement l’obligation pour le mari de « nourrir » sa femme, non seulement par de la nourriture, mais par la relation intime. Alors que la civilisation occidentale nous explique que l’homme est celui des deux qui a besoin le plus de sexualité, la Thora nous apporte un scoop par les mots de Rabbi Yonason qui nous rappelle que la Mitsva de Onah est encore appelée « dere’h Erets ». Il en explique la raison par un kal va’homer : « Si les choses pour lesquelles une femme n’a nul besoin d’un homme, un mari est tenu de les lui fournir (nourriture et habillement) son obligation est encore plus grande pour la raison pour laquelle elle s’est marié: la relation sexuelle »!

C’est donc la proximité avec son mari, l’intimité sexuelle qu’il peut lui donner, et qu’elle n’a pas seule, que l’homme devra particulièrement veiller à la combler dans tous les aspects de la vie de couple. (Me’hila, Michpatim 21:10)

Mais la relation sexuelle n’est pas seulement une façon pour le couple de se retrouver parfait/ complet, comme l’était Adam, c’est aussi une obligation imposée à l’homme, du fait de la spécificité et de la nature féminine [c’est à dire en demande de relation intime] .

C’est cette union particulière et ces différentes formes de joie qui s’expriment pour la première fois le jour du mariage, que les époux devront maintenir toute leur vie durant. Pour cela, et afin de vivifier leur désir, la Thora a créé le manque: pendant 12 jours environ, pendant lesquels les époux ne pourront se toucher. Ce n’est qu’une fois les règles terminées, la femme s’immerge dans l’eau du mikvé. « Afin qu’elle lui soit aussi chère que le jour de la ‘Houpa! » (Nida 31b).

Ainsi, le mariage et ses bénédictions tournent autour de la Mitsva de Onah qui permet de revivifier l’amour ressenti au moment du mariage. C’est d’ailleurs pour garder le couple en alerte, dans le manque et le désir que les Lois de Nidah ont été données. Il est clair que la Thora fait tout pour que l’amour entre les époux continue et augmente jour après jour grâce à l’intimité conjugale.

2. La joie dans la relation sexuelle

L’intimité conjugale est appelée « joie » par nos Sages parce qu’elle renouvelle sans cesse la joie de la cérémonie du mariage. Tout au long des textes de la Thora, nous retrouvons cette importance pour le couple d’être ensemble à nouveau. Ainsi, juste après le plus grand événement de l’histoire juive, le don de la Thora, le premier ordre que D.ieu ordonna au peuple juif fut:  » (et maintenant) retournez sous vos tentes » (Deut 5:7), ce que nos Sage traduisent par « Retournez à la joie de l’intimité conjugale » (Avoda Zara 5a, Rach, Pessa’him 72b).

En d’autres endroits également on trouve les notions de sexualité et de joie reliées, comme dans le Zohar Béréchit (50a), qui explique que c’est la joie ressentie lors des relations sexuelles qui définit le mieux la notion de joie que l’on doit ressentir en accomplissant une Mitsva.

Rachi, lui, explique la signification de la bénédiction des Nissouim « qui réjouit le ‘Hatan avec la Kala » ainsi: Hachem crée un attachement puissant [du verbe « coller » en ivrit] entre l’homme et sa femme, par le biais du mariage, lorsqu’ils se réjouissent ensemble et créent une atmosphère de vraie joie.

3. La notion de complétude

La Mitsva de Onah fait du couple un être chalème (complet), ce qui génère une grande joie, rappelle le jour du mariage et réalise l’achèvement du couple. « Un homme n’est complet que lorsqu’il trouve la femme qui lui convient et qu’il s’unit à elle« . Be’ér Hagolah, be’er cheni

D.ieu aussi intervient dans cette union en insufflant dans le couple un « puissant attachement » [ce mot signifie « être collés »] entre l’homme et sa femme, par le mariage, lorsqu’ils se réjouissent et créent une atmosphère détendue et gaie.

4. Une expérience qui mène vers la paix intérieure

La combinaison du mariage et de la Mitsva de Onah instaure l’unité et la paix dans le couple. ‘Hazal disent que celui qui arrive à trouver une solution [hala’hique] afin de permettre le rapprochement entre mari et femme, celui-là a véritablement réalisé « une grande Mitsva ». Pourquoi?  Parce qu’il aura permis à la paix dans le couple de s’instaurer, puisque le couple n’aura pas à interrompre les relations sexuelles.

La sensation de se sentir une seule et même personne elle aussi amène la paix, comme le dit la Guemara: « l’épouse d’un homme est une partie de lui-même« , ainsi, lorsqu’il s’unit à sa femme, toutes les dimensions de l’homme sont réunies, apportant une émotion parfaite de complétude, de joie et de paix intérieure totale. Ça, c’est la force de la Mitsva de Onah qui rassemble à la fois l’amour et tous les aspects de la vie conjugale en un seul moment.

5. Un lien qui ressemble à celui qui unie Dieu et Israël

Le Zohar (Tikoun 6) compare la Mitsva de Onah au lien qui unit Hachem et Israël, comme en témoigne le texte du Shéma Israël (Da kriat chema be Onata : Mitsva de faire le Chéma en son temps), pendant laquelle il convient de se concentrer sur l’amour, la foi, la capacité de Messirout Nefesh et la soumission aux valeurs que D.ieu à instaurées dans l’univers.

De même qu’il faut faire le Schéma à l’heure, à la « bonne heure », et que c’est ce faisant que le lien entre Dieu et nous devient si fort. De même, la Mitsva de Onah au bon moment, créée chez l’homme et la femme une force qui se répercute ensuite sur tous les aspects de leur vie. Elle connecte l’homme et la femme leur vie entière.

Un article de Malka Barneron © copyright 2005-2020
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