Loi juive et contraception
Contraception et Judaïsme – Critiques de Réponses – Les différents contraceptifs
La contraception est autorisée dans le judaïsme.
Cependant, et d’après une grande majorité d’autorités rabbiniques, elle est plus tolérée que acceptée: la plupart des Rabanim la permettent si deux conditions sont réunies:
1. il est reconnu de façon évidente que la femme qui la demande en a réellement besoin.
2. l’utilisation d’un contraceptif ne peut commencer qu’après avoir reçu l’autorisation d’un Rav, si possible orthodoxe (comme le dit clairement le Rav Benjamin David sur cheela.org ainsi qu’une grande partie des Rabanim).
Nous tenterons ici de traiter cette rubrique avec rigueur, c’est à dire en tentant de ne pas prendre parti pour un avis ou un autre, mais juste d’analyser à la fois la demande, et la réponse. En effet, nous verrons plus loin que sans cette rigueur là, l’émotion, les croyances et les a priori nous empêcheraient de réaliser le but de cette rubrique: réunir des informations et aider à analyser la façon dont elles sont interprétées.
Définition des concepts utilisés
Comme dans toute question, et avant de tenter d’y répondre, il est obligatoire de définir les mots de la question, ce que nous allons faire maintenant concernant les points 1 et 2 ci dessous.
1. Définition d’un besoin
Pour le judaisme, une femme qui demande un contraceptif doit en avoir besoin. Il apparaît ici nécessaire de définir ce qu’est un besoin, qui parle du besoin et qui écoute le besoin.
a) Qu’est ce qu’un besoin
Le besoin considéré par les rabanim s’applique à un danger physique ou psychique clair Ainsi, sont exclues les demandes de disposer de temps pour se reposer, pour soi, pour son couple, pour s’occuper de ses enfants, pour étudier, pour travailler, pour se consacrer à une cause, etc. Toute demande qui ne démontre pas qu’elle obéit à une nécessité absolue mettant en danger la santé de la femme n’est pas considérée comme un besoin, mais comme un désir ou un confort.
b) Qui détermine la notion de besoin
La femme qui se présente devant le Rav va exposer son cas et son état, pas son de vue de vue. C’est ensuite le Rav qui va déterminer si cette femme entre bien dans les critères de « besoin impératif ». On voit ici le problème posé par certains facteurs dont va dépendre la réponse du Rav
– l’analyse du cas par le rav dépend de la personnalité de la femme
- de ses connaissances dans le judaïsme qui feront qu’elle saura présenter les choses dans un style hala’hique, clair, concret
- de son talent à convaincre: regroupant à la fois la culture, la connaissance, la capacité à s’exprimer et à mener une démonstration.
- de son aspect extérieur et vestimentaire et si elle vient d’une famille connue et respectée: il n’est pas question de dire ici qu’il y a une « protectsia », mais c’est juste qu’ainsi va le monde.
– la compréhension du cas dépend de la personnalité du Rav
De son talent à écouter et comprendre à la fois la psychologie humaine en générale et la psychologie féminine en particulier, de ses connaissances en matière de Loi juive, de son expérience, de ce qu’il vit lui-même (est-il père et grand-père?) des contacts et formations régulières qu’il a avec et auprès d’autres rabanim, seul garant d’un esprit toujours en alerte et réceptif.
2. L’autorité rabbinique devra être orthodoxe
Il n’est pas mentionné ici la somme de connaissances sanctionnées par un diplôme attestant de celle-ci, que devra maîtriser le Rav, mais de son appartenance à la mouvance orthodoxe. Cette réalité du monde orthodoxe met à mal le principe selon lequel la connaissance peut venir de toute part, y compris des lignes de pensées différentes de la sienne.
Une femme désirant une autorisation contraceptive peut-elle choisir le Rav qu’elle va consulter? Oui, totalement. Le problème n’est pas là, mais dans la pression morale et intellectuelle, parfois affective, exercée par les livres et lectures que l’on peut faire sur Internet, y compris sur les sites a priori non-orthodoxe. (Il serait intéressant d’analyser ce fait là, mais ce n’est pas le sujet ici).
Question éthique
On peut se demander au vu des facteurs 1 et 2 si les conditions sont bien réunies qui permettraient d’analyser et de traiter les demandes de contraception de la meilleure façon.
Présence de professionnels
Une autre méthode pour décider d’autoriser ou non une femme a prendre une contraceptif, serait de réunir rabbins, médecins, psychologue et thérapeute de couple afin de prendre en compte à la fois le point de vue de la santé spirituelle, physique et psychologique. Pas seulement de les réunir, sinon on aboutirait au même loupé qu’avec les femmes spécialisées en droit biblique présente pendant le audiences au consistoire. Des femmes toutes choupettes, pleines de bonne volonté, mais qui n’ont aucun pouvoir de décision. La solution serait que l’avis des spécialistes comptent vraiment.
Importance de bien présenter son cas
On peut remarquer que cette proposition ressemble par certains cotés à un tribunal, mais force est de constater que c’est effectivement le cas. Lorsqu’une femme doit exposer son cas, elle n’a pas toujours les ressources mentale, intellectuelle et autres pour faire valoir auprès du Rav son point de vue. Elle a donc besoin d’assistance pour se défendre. Par la difficulté de sa mise en application (nécessité de plusieurs spécialistes disponibles) cette proposition n’est pas la meilleure, mais elle pourrait bien-être la moins pire.
Les contraceptifs autorisés
On l’a dit, tout est permis pour des questions de santé. Mais en dehors de ce cas particulier, il y a des moyens de contraception qui correspondent plus ou moins à l’état d’esprit de la Thora.
– Lire la rubrique sur les différents contraceptifs
– Institut Pouah, décisionnaire reconnu en matière de contraception et de stérilité.
Textes parlant de la Mitsva de procréer
Quelques sources discutant du contrôle des naissances
- Genèse 1:28 – Béréchit: « Croissez et multipliez-vous »
- Genèse 35:11. « Je suis le Dieu Chadaï, croîs et multiplie-toi »
- Isaïe (45:18): Dieu n’a pas créé la terre pour qu’elle demeure déserte mais pour être habitée.
- Ecclésiaste (11:6): « Dès le matin, fais tes semailles, et le soir encore, ne laisse pas chômer ta main, car tu ignores où sera la réussite, ici ou là, et peut-être y aura-t-il succès des deux côtés ».
- Maïmonide (Hil’hot. ichout 15:16). « Bien qu’un homme ait accompli le précepte de croître et se multiplier, il a pour devoir, édicté par les Rabanim, de ne pas le suspendre tant qu’il en a encore la capacité, car celui qui ajoute une âme juive dans le monde est considéré comme s’il avait créé tout un monde ».
Commentaires de nos Sages et rabbiniques
Avis A) La Mitsva d’avoir des enfants est pour l’homme et non pour la femme
=> Maimonide, dans Hil.ichout 15:2 – Choulhan aroukh – Even ha-ezer 1:1, 13, explique que le verset: « Je suis le Dieu Chadaï, croîs et multiplie-toi » (Genèse 35:11) en disant qu’il s’adresse aux hommes.
=> Rav E. Dorff: « Le fait que l’obligation formelle de se reproduire n’ait été assignée qu’à l’homme, a des implications décisives dans le domaine de la contraception: les femmes peuvent y recourir plus facilement que les hommes ».
=> Rav Sitruk: « Si elle le souhaite, une femme peut contrôler ses grossesses » « Le texte dit que c’est l’homme qui a le devoir de procréation. Une femme en revanche n’a pas ce devoir de procréation mais elle est en droit de se protéger si elle ne veut pas avoir d’enfants ».
=> Rav Dalsace: « Remplissez la terre et dominez-la » (Genèse 35). Pour Maimonide, le fait que le terme « ve-khivchouha, dominez-la, soit écrit au pluriel peut laisser entendre que le commandement s’adresse tant à l’homme qu’à la femme. Mais le vav étant manquant, cela autorise une seconde lecture comprise comme un masculin singulier. »
=> Rabbi Josué ben Hananya : « On n’impose à une communauté des mesures qu’autant qu’elles ne compromettent point son existence. »
=> Talmud (Erub. 13 b) : « Les paroles des uns et des autres sont l’expression du Dieu vivant ». Ce qui validerait également l’option que la mitsva d’avoir des enfants concerne les hommes et non les femmes.
Avis B) La Mitsva d’avoir des enfants est pour l’homme et pour la femme
Rabbi Yohanan ben Broka: c’est à chacun d’eux (homme et femme) que Dieu s’adresse ainsi qu’il est écrit: ‘‘Croissez et multipliez-vous’’ (Genèse 1:28).
Avis C) Une femme n’a pas le droit de contrôler les naissances
La contraception est fortement déconseillée
=>Sanhédrin 4:5 : « celui qui préserve une seule âme, l’Écriture le considère comme s’il avait préservé tout un monde ».
=> Yevamot 63b : « celui qui s’abstient du commandement de procréation est comme s’il avait versé du sang et diminué l’image de Dieu ».
=> Mouvement Lubavitch : le but des couples est de faire descendre des néchamot sur terre, il est grave de bloquer ce processus.
=> Maïmonide (Hil. ichout 15:16) : « Bien qu’un homme ait accompli le précepte de croître et se multiplier, il a pour devoir, édicté par les Rabanim, de ne pas le suspendre. Tant qu’il en a encore la capacité (il le fera) car celui qui ajoute une âme juive dans le monde est considéré comme s’il avait créé tout un monde ».
=> Dayan Charbit de Créteil accorde que tant que son dernier enfant n’a pas encore deux ans, une femme n’a pas besoin de demander un éter à un Rav.
Avis D) Un homme a remplit son devoir de procréation s’il a eu 2 enfants
Yevamot 6:6: l’homme ne doit pas se délier du commandement de la procréation tant qu’il n’a pas eu deux enfants. L’école de Chamaï dit: deux garçons. Celle de Hillel dit : un garçon et une fille.
=> Contraception et intervention rabbinique
(…) la contraception reste possible dans la loi juive mais il faut qu’elle ait lieu avec l’autorisation d’un Rav compétent, un décisionnaire reconnu, qui lui seul pourra attester que les raisons de la contraception sont valables. « Ce que la Torah ne voit pas d’un œil favorable, c’est le confort » (Rav Sitruk).
Sources rabbiniques pour chacun des points de vue suivants.
- une femme n’a pas besoin de demander un Eter rabbinique
- un homme ne peut jamais interdire à sa femme de prendre un contraceptif
- une femme peut prendre un contraceptif sans l’assentiment de son mari et sans le lui dire
- une femme n’a pas le droit de prendre un contraceptif sans en informer son mari (Rav Sitruk).
J’ai quant à moi personnellement entendu d’autres rabbins affirmer le contraire: une femme peut prendre un contraceptif même si son mari de le veut pas, même si il ne le sait pas.
=> Considérations mystiques
« Le Machia’h ne viendra que lorsque seront terminées toutes les âmes qui sont dans le corps ». Talmud Yévamot (63b)
=> Textes expliquant quelles femmes peuvent prendre un contraceptif
Rav Bibi enseignait devant Rav Nahman: 3 catégories de femmes doivent employer un contraceptif:
- la toute jeune femme à peine pubère
- la femme enceinte
- la femme qui allaite
Pour le rav Chalom Zaoui, il convient de faire confiance à la femme pour savoir quand mettre au monde un enfant: « principe essentiel de ne rien précipiter pour procréer (…) mais, au contraire, de compter avec la future mère ».
Questions soulevées par l’interdiction de contraception
Donner la vie, à tout prix
L’interdiction faites aux femmes et aux couples de gérer leurs grossesses, induit certaines conséquences que la société juive et le rabbinat doivent prendre rapidement au sérieux. Il est indispensable que des solutions soient trouvées sous peine d’accentuer le fossé qui séparent de façon dramatique le peuple juif. Celui-est à un point où, en Israël, quand on parle de la séparation des population, de très nombreuses personnes précisent: séparation entre juif laïcs et religieux, et non entre juif et arabes.
En tant que madréhat kala et spécialiste de la relation de couple, en particulier auprès des jeunes couples, je rajouterai que la scission existe et se développe aussi entre les génération, et non seulement entre les milieux, en raison justement de la rupture entre le rabinat et la réalité concrète des souffrances des jeunes. Ceux-ci n’obtiennent pour tout réconfort que des paroles émettant le souhait que tout ira bien; phrases qui, pour autant gentilles qu’elles soient, ne proposent aucune solution.
Revenons aux questions soulevées par l’interdiction de contraception: tout d’abord, et nous allons voir que cela fait une différence intéressante, l’interdiction de contraception découle d’une obligation de donner naissance. Qu’il y ait désir de donner la vie n’est pas du tout pris en considération et la hala’ha estime que c’est au couple de le créer bien qu’il ne soit pas nécessaire pour s’acquitter de la mistva.
Affaiblissement de la vie intime
=> Redouter de tomber enceinte éloigne les conjoints dont les rapports sexuels tendent à se ratifier, inconsciemment souvent. Ce qui est une Mitsva du couple (le lien charnel) passe avant celui d’avoir des enfants; nous sommes alors peut être dans le cas ici d’une mitsva construite sur une avéra. Lire la rubrique sur l’état du mariage dans la communauté juive.
=> Création de troubles sexuels et psychologiques périphérique
Que l’on tienne la psychologie en estime ou non, il est indéniable que nombre de problèmes de Chalom Bait viennent de l’insatisfaction dans la vie intime dont on sait qu’elle est dépendante des tensions et des angoisses.
Or, si l’on se demande ce qui permet le plus sûrement de ne pas avoir d’enfants, et bien on pourra raisonnablement répondre sans crainte de se tromper, que c’est de ne pas avoir de relation sexuelle du tout. Parmi les raisons qui empêchent d’avoir des relations, on peut citer :
- les ennuis techniques (vaginisme, troubles de l’érection ou de lubrification vaginale)
- La baisse de la libido
- le sentiment de désamour
- l’intérêt d’un des conjoint pour une autre personne
- le chômage
- l’ingérence des familles dans la vie du couple
La peur d’une grossesse non désirée induit chacune d’elle!
=> Tensions dans le couple
Chacun tient l’autre responsable de ne pas avoir su bien défendre son point de vue chez le Rabin.
Le non désir d’enfant n’étant pas respecté, ce sont d’autres désirs et besoins que l’on va délaisser et l’état psychologique des conjoints peut vite devenir inquiétant.
Conséquences chez les jeunes couples
=> Mariage repoussé
Le fait de s’imaginer papa ou maman alors qu’ils ne se sentent pas encore prêts entraîne le jeune couple à repousser la date fatidique du mariage. Cela n’est pas toujours conscient, mais est réellement présent. Les effets secondaires, ne sont presque jamais perçus par les prétendants au mariage. Ils ne viennent pas avec une formulation claire du type « nous venons vous voir madame parce que nous sommes sur le point de rompre en raison; nous avons très peur d’avoir un enfant tout de suite« . Un bon nombre de rupture des fiançailles sont dues à cela.
=> Vie sexuelle en dehors du mariage
Si le projet de mariage peut se faire attendre, il n’en est pas de même des pulsions et désir sexuels. C’est pourquoi les personnes se tourneront vers une vie sexuelle en dehors du mariage, ou bien développeront un comportement sexuel parallèle, masturbation et dépendance à la pornographie, ou même encore développement du comportement sexuel homosexuel.
=> Arrêt des études
Quant un jeune couple ne peut planifier les naissance, il doit souvent arrêter ses études, car peut de personne on la capacité de mener a bien vie de couple; familiale, travail et études. Lorsqu’il se lancent dans ce défi, on peut voir que c’est avec une grande souffrance, culpabilisation et ressentiment souvent. Bon nombre d’entre eux qui s’y essaient arrêtent leurs études en cours de route. Un tour d’horizon de la situation maritale des étudiant nous en fournit une illustration ou très peu sont mères et pères de famille.
=> Arrêt de la chéélat rav
L’angoisse de devoir tous les 3 mois demander au rav un eter fini souvent par l’arrêt complet du principe juif fondamental qui est de poser des question à un rav afin de connaître la hala’ha. Un problème supplémentaire arrive quand ce lien la n’existe plus, c’est souvent toute la pratique religieuse de la famille qui s’affaiblit.
Problèmes de santé
En dehors des problèmes médicaux évidentes, les grossesses et naissances répétées déclenchent certains troubles passés sous silence car non spectaculaires, et surtout non racontés par les femmes aux rabbins. Cette liste là de problèmes physiques étant délicats à raconter, les rabanim n’en ont pas toujours connaissance.
- peur de l’acte sexuel pouvant « faire mal au bébé »
- descente d’organe
- pertes d’urine
- assèchement vaginale
- baisse ou hausse de la libido
- prise de poids
- fatigue chronique
- faible résistance au bruit
- anémie
Problèmes psychologiques
- sentiment de n’exister que pour faire naître des enfants
- grande difficulté a s’occuper de son couple
- intolérance au bruit des enfants
- démission en matière d’éducation
- isolement
- désespoir
- dépression
Le problème des jeunes filles mineures
La contraception dans un couple marié n’a rien à voir avec celle des adolescents. Pourtant, il est possible que rendre la contraception accessible dans la communauté pourrait modifier la catastrophe du nombre croissant des I.V.G. En effet, cela permettrait de faire un cadre juif pour ceux qui tiennent pas à garder une vie sexuelle hors du cadre du mariage.
Ici, de nombreuses personne objecteront que cela serait encourager les relations en dehors du mariage, la réalité montre bien que non. Mai parler « après », c’est toujours trop tard…
« Le Dr Israël Nisand, professeur de gynécologie-obstétrique au CHU de Strasbourg, estime qu’il faut rendre d’urgence la pilule contraceptive anonyme et gratuite pour les jeunes filles, alors que 237.000 I.V.G. ont été pratiquées en France en 2009, dont 15.000 sur des mineures ». Israël étant pour sa part un des pays occidental où se pratiquent le plus d’I.V.G. Les statistiques gouvernementales estiment qu’il y a 20 000 avortements légaux par an.
Si taux d’avortement en Israël a diminué de 10 % entre 2000 et 2008, les raisons de cette décision sont encore extrêmement problématiques et témoignent bien d’une crise de la société israélienne et de la modification des valeurs juives: plus de la moitié (54 %) des avortements approuvés en Israël en 2008 est attribuée à une grossesse hors mariage, un adultère, ou un inceste.
« Mais, d’après d’autres estimations, il y a toute une entreprise d’avortements illégaux. On parle de 10 à 20 mille avortements qu’effectuent chaque année des docteurs dans des cliniques privées » qui seraient donc à ajouter aux 20 000.
« La plupart du temps, les femmes interrompent la grossesse pour des raisons économiques ou des problèmes de famille » israelvalley.com. Je n’ai pas trouvé sur le net de proposition rabbinique pour enrayer cela.
Quelques sites qui parlent de contraception
Questions-réponses glanées sur le web
Voici quelques questions que des internautes ont posées à des rabanim (site cheela.org). Tout au long des réponses, nous nous demanderons si:
Analyse
- la sensibilisé de l’auteur de la question a été prise en compte
- le ton de la réponse témoigne de l’intérêt et du respect
- la question a été reformulée avant d’y répondre
- la réponse répond exactement à la question de son auteur
- quand il n’est pas possible ou souhaitable de répondre sur Internet, cela est-il indiqué clairement
- certaines sources ont étés fournies
- la réponse indique un ou plusieurs avis différents
Question 1 – Est-ce que les couples ont le droit d’utiliser la contraception?
Réponse du rav: Dans certains cas, et avec l’autorisation d’un Rav. Jacques Kohn
Question 2 – Un couple marié peut-il faire l’amour en utilisant une contraception lorsqu’il sait qu’il n’aura pas les moyens d’élever un enfant ?
Réponse du rav: Les enfants font partie intégrale de la construction du couple et repousser la Mitsva n’est simple. De plus nous croyons que Hachem ne délaisse pas les enfants, de sorte que je suis certain que votre situation sera telle que vous pourrez vous occuper de vos enfants dans la joie. Benjamin David
Question 3 Deux personnes qui souhaitent se marier peuvent-elles se marier si elles savent pertinemment qu’elles devront attendre (et donc utiliser une contraception) avant de pouvoir faire leur premier enfant ?
Réponse du rav: Je ne pense pas qu’il est permis de se marier et d’utiliser un moyen de contraception alors que vous n’avez pas d’enfants. Benjamin David
Question 4 Une jeune fille qui ne peut se marier jeune à cause des études a- t -elle le droit de prendre une contraception pendant 1 ou 2 ans afin de pouvoir se marier et finir ses études?
Réponse du rav: La réponse ne peut être donnée que cas par cas par une autorité compétente connaissant le couple et les circonstances spécifiques. Elyakim Simsovic
]
Question 5 Je voudrais me marier avec une fille que je fréquente depuis quelque temps. cependant nous sommes tout deux étudiant, et de ce fait absolument pas apte a élever des enfants dans l’immédiat. quelle type de contraception pourrait être autorisé dans ce genre de situation?
Réponse du rav: En général, la hala’ha ne permet pas la contraception avant l’arrivée du premier enfant. Toutefois, s’il y a des circonstances spéciales, ceci peut être autorisé. Rentrent en considération des problèmes médicaux, financiers; émotionnels et /ou psychologiques auxquels feraient face le couple demandant la contraception (…) Nathalie Leone Berg
Question 6 Si une femme et un homme ne veulent pas avoir beaucoup d’enfants? Pour moi, c’est bien car il faut pouvoir avoir la patience et l’amour nécessaire pour chacun des enfant. Personnellement je connais beaucoup de femmes très jeunes qui enchaînent les naissances et après se sentent dépasser et ne peuvent même pas profiter de leur bébé comme il se doit car il y en a un autre en route que faire?
Réponse du rav: Il est regrettable que vous ayez des a-priori sur la Torah. La halakha est « Torat Haim », une Torah de vie qui aide les couples à gérer leur vie dans la sainteté. Benjamin David
Question 7 Si ma femme ne se sent pas prête à avoir des enfants, la contraception est elle permise?
Réponse du rav: La contraception féminine peut sous certaines conditions être autorisée, en consultation étroite au cas par cas avec une autorité rabbiniques compétente et pour des périodes (et des méthodes) à déterminer chaque fois en fonction des circonstances. Elyakim Simsovic
Question 8 La question que j’ai a vous poser n’est pas très facile mais je sais qu’il faut le faire: ai-je le droit de prendre la pilule (ou tout autre moyen de contraception autorisé) sachant que je suis dans un état dépressif (je ne vais pas du tout bien moralement) depuis plusieurs mois et que je suis en thérapie. Mon mari et moi n’avons pour l’instant qu’un enfant et souhaitons vivement en avoir plusieurs mais pour l’instant je suis dépassée par tout ce qui m’arrive. Faut-il entreprendre d’autres démarches?
Réponse du rav: Dans votre situation, n’ayant pas encore mis au monde un garçon et une fille, l’utilisation de la pilule contrevient à l’accomplissement de la première Mitsva de la Torah : « perou ourevou » (croissez et multipliez-vous). Cette Mitsva est considérée par nos Sages comme étant l’expression la plus forte de notre amour et notre fidélité à Hachem dans le monde qu’Il a créé (voir le Sefer Hah’inouh). D’une manière générale les différents moyens de contraception heurtent toujours la halah’a qui voit dans toute naissance une bénédiction. En vous souhaitant de retrouvez votre sérénité au plus vite! Raoul Spiber
Question 9 Il existe un aspect de la hala’ha qui me dérange particulièrement: pour quoi le droit de prendre ou pas une contraception demande -t-il l’intervention d’un Rav. Les femmes ne sont elles pas maîtres de leur corps, ne peuvent elles décider quand elles le veulent de prendre une contraception. Je ne vois dans cette manière de réglementer la contraception, qu’un aspect caché d’affirmer un pouvoir masculin et de dominer encore et encore le femme.
Réponse du rav: Les femmes maîtresses de leur corps, je la croyais passée de mode. Non, vous n’êtes pas maîtresse de votre corps. La Thora ne vous permet pas de vous mutiler, ni même de vous enlaidir.(…). Cessez donc, de grâce, d’aborder les problèmes sous l’angle des perversions les plus pernicieuses de la société occidentale qui est en train de rejouer la dépravation morale que décrit la Genèse au temps du Déluge. Elyakim Simsovic.
Question 10 J’ai 45 ans et j’ai des problèmes de santé assez importants qui m’interdisent une nouvelle grossesse (tension, asthme, cholestérol). Il m’est aussi interdit de prendre la pilule ainsi que le stérilet qui m’a provoqué plusieurs infections graves. Les tampons spermicides et autres solutions de contraception n’étant sur qu’à 75% puis-je utiliser les préservatifs?
Réponse du rav: Lorsqu’il y a des problèmes de santé réels tels que ceux que vous décrivez et qu’il n’y a pas d’autre moyens contraceptifs que le préservatif, celui-ci est autorisé. Rav S.D. Botshko
Remarques et qualité des 10 réponses
=> Des questions ci dessus, nous pensons que:
- la réponse (5) est claire et précise
- les réponses (3) et (2) ne sont pas claires
- les (4), (6), (2), (8), éludent la question
- les réponses (6), (7), (8), ne portent que sur une partie de la question
- les (6), (7), (8) ne font pas mention ou ne prennent pas en compte les sentiments et émotions de l’auteur de la question
- les réponses est faite sur un point non énoncé par l’auteur de la question (6), (8),
- les (6), (7) utilisent des faits trop généraux
- les réponses (2) , (8), (6) utilisent des faits contestables, arbitraire ou témoignant de la psychologie de l’auteur et non de l’auteur de la question.
- la réponse (2) confond parfois « souhait », « bénédiction » et réalité observable
- la (2) anticipe un avenir hypothétique au moment ou la réponse est faite, ce qui en altère la clarté
=> le « ton » et le style de la réponse sont:
- respectueux: (5)
- lénifiant et grave: (9)
- outrepassant son rôle: (9), (6)
Les différents contraceptifs
Pilule, anneau vaginal, patch contraceptif, contraception chimique, préservatif masculin
stérilet, diaphragme, cape cervicale, contraception « naturelle, stérilisation, implant
Aujourd’hui, de nombreux moyens de contraception existent, permettant d’éviter une grossesse non désirée ou non souhaitable. Les moyens d’éviter une grossesse sont plus nombreux chez la femme que chez l’homme. La contraception permise par le judaïsme est, a priori, exclusivement féminine. Dans les cas où la contraception féminine n’est pas possible, il est nécessaire de consulter un rabin spécialiste de ces questions là (voir la page de numéros utiles), qui vous orientera vers les solutions possibles (bien plus nombreuses que les gens le croient).
I. La contraception temporaire
A. La contraception hormonale
La pilule est à base d’hormones et a pour but d’empêcher l’ovulation. C’est à ce jour le contraceptif le plus sur (99%). Cependant, il faudra faire très attention de prendre la pilule à l’heure car un retard peut provoquer des pertes de sang, et rendre la femme nidah.
L’anneau vaginal et le patch contraceptif
Ce sont des diffuseurs d’hormones très pratiques pour les étourdies. Mais attention, car ils constituent une ‘hatsitsa (séparation entre le corps et l’eau du mikvé): il faudra donc les enlever juste avant l’immersion et les remettre immédiatement après. En cas de problème ou de doute, consultez un rav qui ait un formation très poussée et solide des questions de nidah.
Le ring ou anneau vaginal
Le ring consiste à faire absorber les hormones à travers la paroi vaginale (et non par le tube digestif, comme la pilule, ou par la peau, comme le patch contraceptif). Ces hormones sont contenues dans un anneau en matière plastique qui devient poreux sous l’effet de l’humidité et de la chaleur du vagin.
L’anneau est souple et se plie entre deux doigts; il sera placé le plus loin possible au fond du vagin et n’en bouge plus. Vous savez que vous l’avez bien placé si vous ne le sentez pas, ni pendant ni en dehors des rapports sexuels. Il se retire au bout de 3 semaines (4 semaines maximum ); les règles alors apparaîtront. – L’anneau vaginal et la hala’ha
Le patch contraceptif
Il se place sur l’estomac, les fesses, le dos ou la partie supérieure du bras. Il doit être changé et placé à un endroit différent chaque semaine (pour éviter les éruption cutanées).
Le patch ou timbre contraceptif est une méthode contraceptive hormonale oestro progestative. Il est une bonne alternative à la pilule notamment pour des femmes qui éprouvent des difficultés à bien respecter les heures des prises.
Si le patch se décolle pendant plus de 24 heures, il est indispensable de placer un nouveau timbre qu’il faudra remplacer une semaine après
Il est possible de prendre une douche ou un bain, d’aller à la piscine et de faire du sport
B. La contraception chimique
Ce sont les spermicides: disponibles en gels ou en ovules, ils détruisent ou immobilisent les spermatozoïdes. Ils présentent l’avantage de lubrifier le vagin et ont un rôle protecteur contre les MST.
Il est nécessaire de respecter un délai entre la pose de l’ovule et le rapport sexuel et ne pas utiliser de savons pour vous laver tout de suite après. Les spermicides sont plutôt utilisés en complément d’autres méthodes contraceptives puisqu’ils ils sont efficaces à 85% seulement.
C. La contraception mécanique
Elle empêche les spermatozoïdes d’atteindre l’ovule.
1) Le préservatif masculin
C’est le moyen interdit par la loi juive par excellence car le plus éloigné des principe de la Thora. Sauf dans des cas particuliers, quand aucun autre contraceptif n’est possible, quand il y a maladie transmissible par exemple, ou qu’une femme ne doit pas être enceinte pour des questions de santé (physique ou mentale).
Pour en discuter, il est indispensable de prendre conseil auprès d’un rabin expert dans ce domaine et au fait des avancées médicales et des recherches sur l’interprétation de la loi juive. Ces rabins experts sont principalement en Israël.
2) Le stérilet
Le stérilet est un corps étranger que le corps tente d’évacuer par des mini contraction. Avec le stérilet, les cycles sont beaucoup plus longs et les saignements sont nombreux et bien sur rendent nidah.
Le stérilet est le moyen de contraception le plus utilisé au monde. Mais il est peu proposé en France et reste moins utilisé que la pilule, alors qu’il est recommandé par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), même aux jeunes femmes n’ayant pas encore eu d’enfants.
– le stérilet: mode de fonctionnement et sa mise en place.
– différence entre pilule et stérilet
3) Le préservatif féminin
le diaphragme et la cape cervicale
Ces méthodes-ci consistent à placer un écran entre le col de l’utérus et les spermatozoïdes afin d’empêcher leur progression vers l’utérus. Elles ne sont pas assez efficace seules, c’est pourquoi il est absolument nécessaire d’utiliser en même temps un contraception chimique (on enduits de spermicide les deux côtés du diaphragme et à l’intérieur de la cape).
Un diaphragme
C’est un rond souple et élastique.
Il mesure entre 5 et 10 centimètres de diamètre et se positionne au fond du vagin. Il faut les garder en place au moins 8 heures (pas plus de 24 heures pour ne pas risquer d’être irritée)Ces méthodes n’ont quasiment pas de contre indications.
Efficacité: 80/ 90% – Ne protègent pas du tout contre les IST.
La cape cervicale
Elle est plus petite et ressemble à un petit bonnet; elle se positionne sur le col de l’utérus. Elle ressemble à un capuchon ou à un chapeau. On doit la placer au fond du col de l’utérus car elle y empêche le passage des spermatozoïdes en les détruisant.
D. La contraception « naturelle »
Elle fait appel à des techniques permettant de déterminer la période d’ovulation; en évitant tout rapport sexuel durant cette période, les risques de fécondation sont moindre.
II. La contraception définitive
1) La stérilisation
Il s’agit de ligaturer les trompes. Il est le plus souvent irréversible sans un acte chirurgical de reconstruction. Selon le judaïsme, et comme l’implant, cette méthode est autorisée le plus tard possible du fait de son caractère irréversible, ou bien sur quand la santé de la femme est mise en danger en cas de grossesse.
On distingue la ligature des trompes, l’électro coagulation, la pose de clips ou d’anneau, l’implant.
2) L’implant
Il s’agit d’introduire par le vagin un implant souple, une sorte de ressort, et de le poser à l’entrée des trompes. Cela va entraîner la formation d’un tissu cicatriciel fibreux qui empêche toute fécondation. Ce moyen contraceptif devrait rapidement remplacer la ligature des trompes.
Cette intervention est irréversible.